Gianni Infantino, le nouveau président de la FIFA, n'a pas forcément fait la Une de la presse samedi. Même le journal sportif L'Equipe ne lui laisse qu'une place minime, sans photo, sur sa première page. En Suisse romande, seuls Le Matin publie une photo pleine page de Gianni Infantino en Une, et Le Temps une caricature de Chappatte.
Tous les quotidiens relèvent la lourde tâche qui attend l'Italo-Suisse: faire oublier 17 ans de présidence Sepp Blatter et mettre de l'ordre dans l'institution après les multiples affaires de corruption révélées en 2015.
Le Haut-Valais toujours en place
Si pour Le Matin "le vent change", la Tribune de Genève note, elle, qu'il y a eu "peu de surprise" vendredi à Zurich: "Blatter, président déchu, était de Viège; Infantino est de Brigue, le Haut-Valais est toujours en place."
Pour le quotidien Le Temps, Gianni Infantino est "l'exploit suisse propulsé à la tête de la FIFA". Le journal estime qu'il y a donc encore une chance pour les Suisses candidats à la tête de grande fédération sportive internationale.
Quoi qu'il soit, pour tous les quotidiens, Gianni Infantino doit encore faire ses preuves. L'Equipe le nomme "l'homme de l'ombre qui va désormais être exposé à la puissance des lumières". Numéro deux de l'UEFA aux côtés de Michel Platini, Gianni Infantino "offre une forme de sécurité à la FIFA", de part sa connaissance des dossiers et son aisance en public (beaucoup relève son discours en 5 langues).
>> Pour retrouver l'entier de la journée d'élections de vendredi : L'Italo-Suisse Gianni Infantino élu à la tête de la FIFA
Samedi matin, Gianni Infantino a remercié tous ses supporters sur son compte Twitter. Il a aussi tenu à dédier sa victoire à son père décédé.
Vendredi soir, le nouveau président avait promis de faire avancer la FIFA.
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Le portrait de Gianni Infantino
Gianni Infantino est le nouveau patron du football mondial: élu vendredi, le successeur de Joseph Blatter et 9e président de la Fifa aura la lourde tâche de restaurer l'image de l'institution, ravagée par les scandales de corruption et cernée par la justice.
"J'attends beaucoup de lui", a réagi le président de la Fédération néerlandaise, Michael van Praag, soulignant que le plus dur est peut-être à venir pour le juriste italo-suisse, jusque là N.2 de l'UEFA.
A Zurich, Infantino l'a emporté au 2e tour avec 115 voix contre 88 pour l'autre grand favori, le Cheikh bahreini Salman, président de la Confédération asiatique, 4 au Prince jordanien Ali, unique concurrent de "Sepp" Blatter en 2015, et 0 pour le Français Jérôme Champagne.
"Il apporte toutes les qualités avec lui pour poursuivre mon travail", a assuré Blatter dans un communiqué de félicitation. Une formulation bien ironique quand on sait que tourner la page des 17 années de l'ère Blatter est le principal défi d'Infantino.
"Le cerveau de l'UEFA"
Son remplaçant, 45 ans, est un homme "d'expérience", "un grand potentiel créatif", selon les mots du président russe Vladimir Poutine dans un communiqué après l'élection.
"Infantino, c'était le cerveau de l'UEFA, un ordinateur", a insisté le président de la Fédération polonaise.
Très ému, Infantino a d'emblée placé son mandat sous le signe de la "restauration de l'image de la Fifa": "Tout le monde doit être fier de la Fifa", a-t-il insisté à la tribune en anglais et en français.
L'étiquette d'Européen et de technocrate ne l'a en tout cas pas empêché d'arriver au sommet du football mondial. Sa trajectoire a été météorique. Secrétaire général de l'UEFA depuis 2009, Infantino a longtemps navigué dans l'ombre de son patron, Michel Platini, avant de devenir le candidat de substitution de l'Europe dès le début des ennuis de son mentor.
Interrogé en conférence de presse, il a d'ailleurs glissé avoir "une très forte pensée" pour Platini, qui faisait figure de grandissime favori pour le poste de président de la Fifa avant sa disgrâce.