"Nous sommes furieux. La ville est prête d'un point de vue technique (...) mais ils n'arrivent pas", s'agace Ada Colau, maire de Barcelone depuis juin.
Alors que, jeudi, les pays de l'UE se déchiraient à Bruxelles sur la crise des migrants, la mairie de la 2e ville d'Espagne a présenté son plan "Barcelone ville refuge".
"Dix-huit réfugiés seulement"
Quand Ada Colau avait évoqué ce projet en août, d'autres villes espagnoles lui avaient emboîté le pas et la pression populaire avait amené le gouvernement conservateur à faire preuve de plus de générosité, acceptant d'accueillir 17'680 personnes.
"Mais depuis, seulement 18 réfugiés sont arrivés, un nombre ridicule", dans l'ensemble de l'Espagne, dénonce Pascale Coissard, porte-parole de la Commission d'aide aux réfugiés en Catalogne. "La réponse de l'Europe est désespérément lente", regrette-t-elle.
Sur les quelque 160'000 demandeurs d'asile identifiés avant l'été 2015 qui devaient être réorientés dans différents pays d'Europe, seuls 600 l'ont été.
afp/ptur
Les villes envisagent de contourner la hiérarchie européenne
Pour faire pression sur les institutions communautaires, Barcelone cherche depuis des mois à mobiliser d'autres villes, notamment par le biais d'associations de municipalités européennes comme Eurocities ou Metropolis. Des conventions de coopération sont en voie de finalisation avec des villes dépassées comme Lesbos en Grèce et Lampedusa en Italie. Un soutien technique est proposé.
"Mais arrivera un moment où les villes en auront assez d'attendre", déclare le coordinateur du plan "Barcelone ville refuge" Ignasi Calbó, non sans envisager qu'elles tentent de passer outre la hiérarchie en matière de droit d'asile. "Les droits de l'Homme se placent au-dessus de la législation européenne", prévient-il.