Alors que certains s'inquiètent d'un manque de politique de la part de l'Union européenne (UE) face à l'afflux de réfugiés, Mario Monti parle plutôt de "cacophonie". "Plus que participer à une politique cohérente dans l'intérêt général de l'union, ses membres produisent une cacophonie désordonnée de 28 voix nationales", a-t-il dit sur La Première.
L'ancien président du Conseil italien et ex-commissaire européen dénonce la poursuite d'intérêts individuels des Etats. "Souvent, ils ne participent même pas à l'intérêt national de leur pays, mais à celui de leur parti. Ils sont poussés par la tyrannie du court terme (...) Ce n'est pas la prochaine génération qui est visée, ni même la prochaine élection, mais le prochain sondage de la semaine suivante", a-t-il regretté dans le Journal du matin.
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"On laisse à la Chine l'exclusivité de décider"
Les Etats jouent le même jeu du court terme que celui des marchés financiers, selon Mario Monti. "Les gouvernements avaient exigé que ces marchés cultivent moins (cette vision) et maintenant ce sont eux qui l'appliquent (...) Notre monde occidental laisse désormais à la Chine la possibilité de décider pour le long terme".
Concernant le Brexit, soit une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'UE, Mario Monti estime "qu'on a créé un précédent dangereux", mais se dit toutefois optimiste. "Le peuple britannique est assez pragmatique et je pense qu'il va demander à rester dans l'Union européenne".
hend