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Le Tribunal suprême du Venezuela limite les pouvoirs du Parlement

Henry Ramos Allup, le nouveau président du parlement vénézuélien. [JUAN BARRETO]
Henry Ramos Allup, le nouveau président du parlement vénézuélien. - [JUAN BARRETO]
Dans un nouvel épisode de la bataille institutionnelle, le Tribunal suprême de justice (TSJ), favorable au président Nicolas Maduro, a fortement limité les pouvoirs du parlement, dominé par l'opposition.

L'assemblée ne peut contrôler que l'exécutif et perd son droit de contrôle sur le pouvoir judiciaire, électoral et citoyen. Après cette décision, le Parlement, dominé par l'opposition antichaviste, ne peut plus révoquer les magistrats du TSJ.

La plus haute autorité judiciaire du pays est un acteur-clé de la bataille institutionnelle qui s'est ouverte entre le Parlement d'opposition et le pouvoir chaviste. Les nominations de juges y sont d'autant plus sensibles.

Blocages institutionnels

A la fin décembre, alors qu'il était encore contrôlé par les chavistes, le parlement avait nommé 34 nouveaux juges au sein du TSJ.

Une fois arrivée aux manettes de l'Assemblée début janvier, l'opposition avait mis en place une commission pour enquêter sur ces nominations. Elle devait rendre ses conclusions mardi.

Ces blocages institutionnels à répétition se doublent d'une profonde crise économique, dans ce pays pétrolier asphyxié par la chute des cours du brut, rendant la situation explosive.

agences/fb

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Climat tendu

Le climat politique est tendu au Venezuela depuis la victoire historique de l'opposition aux élections législatives du 6 décembre.

Les joutes verbales et polémiques se sont multipliées entre le gouvernement chaviste et le Parlement d'opposition.

L'opposition a décidé ces jours-ci d'accélérer la procédure pour faire partir le président socialiste Nicolas Maduro, après l'instauration de l'état d'urgence économique dans ce pays asphyxié par la chute des cours du pétrole.

Bataille institutionnelle perdue

"Nous sommes en présence d'un coup d'Etat, il (le pouvoir chaviste) est en train d'écarter un pouvoir public", a déclaré à l'AFP Benigno Alarcon, directeur du centre d'études politiques de l'université catholique Andres Bello.

Selon cet analyste, les antichavistes doivent désormais "centrer leur bataille sur le champ politique car la bataille institutionnelle est perdue".

Ce coup de force est une sérieuse déconvenue pour l'opposition qui doit annoncer jeudi la voie qu'elle va privilégier pour écourter le mandat de Nicolas Maduro.