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Mis sous tutelle, le journal turc Zaman affiche une ligne progouvernementale

L'édition de dimanche de Zaman est parue avec une ligne modifiée. [EPA/DENIZ TOPRAK]
L'édition de dimanche de Zaman est parue avec une ligne modifiée. - [EPA/DENIZ TOPRAK]
Mis sous tutelle vendredi, le quotidien turc d'opposition Zaman a paru dimanche affichant une ligne progouvernentale. Cette édition n'a pas été faite par le personnel du journal.

Alors qu'il titrait encore samedi "Jour de honte" pour la liberté de la presse en Turquie, Zaman affiche déjà ce dimanche une ligne progouvernementale.

En Une de cette édition - en lieu et place des habituelles critiques - un article sur un projet du gouvernement de construction d'un pont entre les rives asiatique et européenne d'Istanbul.

A l'unisson de la presse progouvernementale, Zaman publie également en Une des clichés de funérailles de "martyres" tués lors d'affrontements avec des rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.

Le journal affiche aussi une photo de Recep Tayyip Erdogan tenant la main d'une femme âgée et annonce que le chef de l'Etat recevra des femmes pour la journée des Femmes la semaine prochaine.

Personnel du journal pas impliqué

Un des journalistes de Zaman a expliqué que "l'édition de dimanche n'a pas été faite par du personnel de Zaman"."Internet a été coupé, nous ne pouvons plus utiliser notre système", a-t-il ajouté.

La page d'accueil en ligne du quotidien est presque vide, contenant un simple message de patience pour les internautes.

ats/afp/mre

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Intervention de la police

Le quotidien, au tirage de quelque 650'000 exemplaires, avait pu sortir une dernière édition samedi.

En début d'après-midi, la police avait mis fin au rassemblement à Istanbul de quelque 500 personnes devant le siège du plus grand quotidien de Turquie, qui avait été investi dans la nuit par les forces de l'ordre. Elle avait utilisé des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.

Rédacteur limogé

Les administrateurs de tutelle mis en place par les autorités turques ont limogé le rédacteur en chef du groupe, selon plusieurs médias.

Cette "reprise en main" a soulevé l'inquiétude de Washington et de l'UE, qui ont rappelé au Premier ministre Erdogan au respect de la liberté de la presse.

"Il ne s'agit pas d'une procédure politique, mais juridique. La Turquie est un Etat de droit", s'est défendu le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

Le groupe Zaman, qui outre Zaman et Today's Zaman possède l'agence de presse Cihan, est considéré comme proche de l'imam Fethullah Gülen. Cet ancien allié est devenu l'ennemi numéro un de Recep Tayyip Erdogan.