En une quinzaine d'années, le médecin congolais a "réparé" près de 40'000 femmes dans son hôpital de Panzi, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). "Ça n'a pas cessé. On a alerté, ça marche difficilement", a affirmé lundi au Club suisse de la presse Denis Mukwege, à la veille de la Journée internationale des femmes.
Les violences sexuelles contre les femmes restent importantes en RDC. Malgré un léger recul, elles ont "fait métastase". Parmi les victimes figurent même des bébés, souvent en zone minière, a expliqué le docteur et lauréat du Prix Sakharov.
Des violence inouïes
Le degré des violences empire également. Des femmes sont éventrées. Des mises en scène sont prévues pour pousser la population à fuir. Les abus sont complétés de tirs sur les parties visées.
Certaines filles ont parfois besoin de dix opérations réparatrices et ne pourront jamais avoir une vie sexuelle adaptée. Un mode de violences qui a visé 205 enfants en deux ans.
Pointées du doigt, les bandes armées sont accusées de mener des viols méthodiques pour "détruire le tissu social" et faire fuir les habitants de villages où des minerais sont extraits. "Vous ne pouvez pas violer 300 femmes d'un village en une année si vous ne l'avez pas planifié", estime le lauréat du Prix Nobel alternatif.
"J'imite le courage des femmes"
Sur le plateau du 19h30 de la RTS, Denis Mukwege a souligné que le viol collectif est commis "pour humilier les communautés, pour détruire le tissu social".
Interrogé sur l'origine de la force nécessaire pour son combat, le médecin a assuré la trouver chez les femmes qu'il soigne. "Quand je vois ces femmes se mettre debout et se battre pour leurs droits, le droit de leurs enfants, je me sens très petit et tout ce que je peux faire, je le fais en imitant leur modèle de courage", a-t-il expliqué.
Le sujet du 19h30 sur le travail de Denis Mukwege:
mre avec ats