La période de l'immigration "irrégulière" en Europe est "révolue", a affirmé le président du Conseil européen Donald Tusk dans la nuit de lundi à mardi, à l'issue d'un long sommet avec la Turquie à Bruxelles.
L'UE se donne jusqu'à son prochain sommet, les 17 et 18 mars à Bruxelles, pour "affiner les détails" en vue d'un nouvel accord, avec sur la table la proposition spectaculaire de renvoyer en Turquie tous les migrants traversant la mer Egée, y compris les Syriens.
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Trois milliards supplémentaires
Les Européens devraient de leur côté reprendre dans l'UE un réfugié venant de Turquie, par des voies légales et organisées, pour chaque réfugié reconduit en Turquie.
Face à des Européens toujours divisés, la Turquie a fait monter les enchères en réclamant trois milliards d'euros d'aide européenne supplémentaire, d'ici 2018, en plus des trois milliards déjà promis par Bruxelles pour favoriser l'accueil et l'intégration des 2,7 millions de réfugiés syriens sur son sol.
Elle demande surtout l'accélération des négociations pour supprimer "d'ici juin" les visas pour les Turcs circulant dans l'espace Schengen.
agences/fb
Des réserves de taille
Certains aspects de cette "nouvelle proposition", faite par le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, ont toutefois suscité des réserves de taille, selon plusieurs diplomates.
Si elle débouchait sur un accord, cette coopération accrue avec la Turquie pourrait radicalement changer la donne en réduisant drastiquement les arrivées de migrants sur les côtes grecques, une crise sans précédent en Europe depuis 1945 que l'UE n'a pour l'heure pas réussi à contrôler.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, déjà vent debout contre le plan de répartition dans l'UE de réfugiés arrivés en Grèce et en Italie, a clairement fait part de son opposition à un plan impliquant des "réinstallations" massives depuis la Turquie.
Londres ne participera pas au système d'asile européen
La chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique David Cameron et le président français François Hollande se sont félicités des propositions turques qu'ils jugent à même de mettre fin à la crise migratoire.
Mais sur la question plus générale de l'asile, Londres a affirmé qu'il ne "participera à aucun système d'asile commun de l'Union européenne", a averti le premier ministre britannique David Cameron. "Nous avons une clause d'exemption solide comme le roc", a-t-il martelé.
L'annonce du chef du gouvernement britannique intervient après des informations selon lesquelles Bruxelles pourrait proposer de centraliser les demandes d'asile dans l'UE, dans le cadre d'une révision générale de sa politique d'asile qui pourrait être annoncée la semaine prochaine.