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L'accord UE-Turquie sur les réfugiés vilipendé au Parlement européen

Une partie des députés européens, photographiés le 8 mars. [Frederick Florin]
Une partie des députés européens, photographiés le 8 mars. - [Frederick Florin]
Les eurodéputés ont vivement critiqué mercredi l'accord de principe conclu entre l'UE et la Turquie, accusant les dirigeants européens d'avoir "cédé au chantage" d'Ankara en échange de son aide pour gérer la crise migratoire.

De la droite à la gauche, des Verts aux populistes eurosceptiques, nombre de parlementaires ont tiré à boulets rouges sur le projet d'accord avec la Turquie, agréé à l'issue d'un sommet extraordinaire dans la nuit de lundi à mardi à Bruxelles, et les "marchandages" qui l'ont accompagné.

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"Ce que nous faisons, c'est donner les clés des portes de l'Europe au sultan Erdogan. Je trouve ça hautement problématique", a résumé le chef de file des élus libéraux Guy Verhofstadt, lors d'un long débat animé dans l'hémicycle strasbourgeois.

Commentant les exigences de la Turquie, Manfred Weber, le président du groupe PPE (droite et centre droit), a appelé à ne pas donner de "chèque en blanc" à Ankara. Il a qualifié d'"inacceptables" les atteintes à la liberté de la presse en Turquie.

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"Ignoble marchandage"

L'écologiste belge Philippe Lamberts a fustigé une "faillite morale". "On déroule le tapis rouge à un régime qui musèle sa presse (...) et bombarde sa propre population", a-t-il martelé, en faisant allusion au conflit kurde en Turquie.

L'Allemande Gabriele Zimmer, présidente de la Gauche unitaire européenne, a elle qualifié l'accord "d'ignoble marchandage".

"Nous avons décidé de sous-traiter en réalité le droit d'asile, ce qui en pratique revient à le violer", a commenté pour sa part la présidente de la commission des droits de l'homme au Parlement européen, la socialiste Elena Valenciano.

ats/kg

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Les dirigeants européens se sont donné jusqu'au sommet prévu la semaine prochaine pour finaliser leur nouvel accord avec Ankara, qui accepterait la réadmission sur son territoire de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens, à condition que les Européens s'engagent, pour chacun d'entre eux, à transférer un réfugié depuis la Turquie vers le territoire de l'UE.

En contrepartie, la Turquie exige trois milliards d'euros d'aide supplémentaire d'ici à 2018, une exemption de visas dès la fin juin pour ses ressortissants voulant voyager dans l'UE, et l'ouverture rapide de négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion.