Elle a obtenu les informations par un ex-membre du groupe extrémiste désabusé qui aurait volé les fichiers, contenus dans une clé USB, au chef de la police interne de l'organisation djihadiste.
Ceux-ci contiennent les noms, adresses ou encore numéros de téléphone des recrues, dont des formulaires remplis par des ressortissants de 55 pays ayant rejoint l'EI, selon Sky News.
Ressource inestimable
Certains contiendraient des informations sur des djihadistes jusqu'à présent non identifiés qui se trouvent en Europe occidentale, aux Etats-Unis, au Canada, au Maghreb et au Moyen-Orient, selon la chaîne.
Groupe sanguin, nom de jeune fille de leur mère ou encore "niveau de compréhension de la charia", la loi islamique... Les recrues de l'EI doivent répondre en tout à 23 questions, selon des reproductions de formulaires diffusées par Sky News.
Un ancien combattant
Certains noms de djihadistes déjà identifiés sont contenus dans les documents. C'est le cas, par exemple, d'Abdel-Majed Abdel Bary, un ancien rappeur originaire de Londres qui s'est illustré en postant sur Twitter une photographie de lui brandissant une tête tranchée.
Les documents ont été livrés à Sky News par un ancien combattant de l'armée syrienne libre ayant rejoint les rangs de l'EI et se faisant appeler "Abu Hamed".
Une fois les documents dérobés, il les a transmis à un journaliste en Turquie, expliquant avoir quitté l'EI à cause de l'"effondrement des principes islamiques auxquels il croit" au sein du groupe.
ats/fb
Des réactions contrastées
Entre doutes et optimisme, les réactions à ces documents ont été très diverses. Pour la police allemande, ces listes sont "probablement authentiques".
L'afp et plusieurs experts ont eux noté que certains documents publiés révèlent des incohérences. Des erreurs grammaticales et des formulations douteuses font aussi douter certains de l'authenticité des listes. Le nombre de nom fait aussi débat.
Richard Barrett, ancien patron du contre-terrorisme au sein du renseignement extérieur britannique, a lui qualifié le butin de "ressource inestimable pour les analystes".
"Ce pourrait être un événement majeur", a de son côté déclaré Chris Phillips, directeur général du cabinet International Protect and Prepare Security Office. "Cela montre combien l'EI est vulnérable aux siens qui se retournent contre lui", a-t-il estimé.
Les documents transmis à Sky News pourraient être utilisés lors de futurs procès, selon Chris Phillips, et permettre de réduire le nombre de départs de ressortissants de pays européens ou nord-américains vers les zones contrôlées par l'EI.