La formation pourrait ainsi empêcher le jeu des alliances traditionnelles lors des élections en Saxe-Anhalt, en Rhénanie-Palatinat et dans le Bade-Wurtemberg - considérées comme un test pour Angela Merkel avant les législatives de 2017.
L'Alternative für Deutschland (Alternative pour l'Allemagne) est créditée dans les sondages de 17 à 19% des intentions de vote en Saxe-Anhalt, de 13% dans le Bade-Wurtemberg et de 9% en Rhénanie-Palatinat. Le parti populiste pourrait donc arriver en troisième position dimanche soir.
Dynamisé par la crise migratoire
Créée en 2013 contre l'euro, déchirée par des querelles internes, la formation renaît de ses cendres à la faveur de la crise migratoire. Elle pourrait empêcher dimanche les alliances traditionnelles entre les partis et les forcer à de grandes coalitions entre conservateurs et sociaux-démocrates.
Un parti sans contraintes
"Nous partons du principe qu'il y aura dans certains cas des grandes coalitions", explique Frauke Petry, présidente de l'AfD. "Dans ces Länder, l'AfD doit grandir en jouant son rôle dans l'opposition, apprendre le travail parlementaire. Nous sommes un parti libre dans ce que nous disons, car nous n'avons pas encore de contraintes de répartition de postes - au niveau communal, régional ou national. On n'appartient pas à l'establishment et c'est un grand avantage pour une jeune force d'opposition".
L'avertissement d'Angela Merkel
Flambée protestataire ou tendance populiste de fond? L'AfD tient en tout cas un discours radical sur les migrants, n'hésitant pas à dire qu'au besoin il faudrait leur tirer dessus pour défendre les frontières allemandes. "Ce parti ne propose aucune solution au problème", a déclaré récemment Angela Merkel pour appeler les électeurs à s'en détourner. Mais il n'est pas sûr que cet argument puisse les convaincre.
Blandine Milcent/oang