Le département d'Etat américain a, pour la première fois depuis sa mise en place, accusé vendredi le gouvernement syrien de violer l'accord de cessation des hostilités entré en vigueur le 27 février dernier, évoquant des frappes aériennes qui auraient pris pour cible des civils à Alep et Deraa.
Lors d'une discussion avec un pool de reporters qui l'accompagnent en Arabie saoudite, où il s'est entretenu avec son homologue saoudien Adel al Djoubeïr, John Kerry a déclaré que des observateurs russes et américains se rencontreraient samedi à Amman et à Genève pour discuter de ces incidents. Le chef de la diplomatie américaine a également sollicité un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
La violence aurait baissé de 80 à 90% en Syrie
Selon le secrétaire d'Etat américain, qui a rencontré vendredi le roi Salman d'Arabie saoudite, l'accord de cessation des hostilités a permis de réduire de 80 à 90% le niveau de violence en Syrie. "Et nous voulons continuer à oeuvrer pour le réduire encore", a-t-il ajouté.
"Nous avons dit très clairement que le régime Assad ne pouvait pas utiliser ce processus pour profiter de la situation, alors que d'autres s'y conforment de bonne foi. Et il y a une limite à la patience à ce sujet", a encore déclaré John Kerry.
Les discussions organisées par l'ONU coïncident avec le cinquième anniversaire du déclenchement du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad, mouvement devenu une guerre civile qui a déjà fait plus de 250'000 morts et provoqué une crise des réfugiés au Moyen-Orient et en Europe.
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reuters/jgal
Le gouvernement syrien et l'opposition viendront à Genève
La délégation du gouvernement syrien se rendra à Genève dimanche pour les pourparlers. Elle n'attendra toutefois pas plus de 24 heures pour démarrer les discussions, a fait savoir samedi le ministre syrien des Affaires étrangères.
L'opposition syrienne a annoncé vendredi qu'elle participerait aux négociations qui reprennent ce lundi à Genève sous médiation de l'ONU mais a minimisé ses chances de succès et accusé le régime syrien de préparer une escalade militaire.