Après les résultats du parti anti-immigration AfD (Alternative für Deutschland), qui a recueilli entre 12% et 24% selon les régions lors des élections dans trois Länder allemands dimanche, les observateurs interprètent cette poussée de la droite dure comme une réaction contre la politique migratoire de la chancelière.
Une analyse trop simpliste, selon le professeur Gilbert Casasus: "Même s'il est clair que Madame Merkel et (son parti conservateur et libéral de) la CDU ont perdu, je ne considère pas que la principale perdante soit la chancelière, mais plutôt le SPD", explique-t-il sur les ondes de la RTS.
"Quand on analyse de près le résultat, la politique migratoire d'Angela Merkel n'a pas été autant rejetée qu'on ne le croit". Et d'expliquer: "Il y a eu deux vainqueurs dimanche au niveau des personnes et non au niveau des partis: le Vert Winfried Kretschmann en Bade-Wurtemberg et la SPD Malu Dreyer en Rhénanie-Palatinat, qui ont tous les deux clairement soutenu la politique migratoire de la chancelière".
L'extrême-droite au Bundestag?
Quant à savoir si l'AfD peut faire son entrée au Parlement allemand lors des élections fédérales de 2017, Gilbert Casasus se montre dubitatif: "Jusqu'à présent aucun parti extrémiste n'est entré dans le Bundestag depuis 1957".
Du côté d'Angela Merkel, le professeur en "Etudes européennes" à l'Université de Fribourg estime que la chancelière gardera sa politique migratoire malgré les pressions qui se font sentir jusqu'au sein de son propre parti: "Toute grande femme politique reste fidèle à ses positions et Madame Merkel sait qu'il vaut mieux avoir historiquement raison que faire des arrangements politiques pour faire plaisir à ses amis."
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hend