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La Russie entame le retrait de son équipement militaire en Syrie

Matériel des forces russes sur l'aéroport de Lattaquié, 26.11.2015. [AFP - Russian Defence Ministery]
La Russie entame le retrait de son contingent militaire en Syrie / Le 12h30 / 3 min. / le 15 mars 2016
Des bombardiers russes ont fait leur retour sous les vivats mardi en Russie après l'annonce surprise de Vladimir Poutine du désengagement du gros de son contingent militaire de Syrie.

Lundi soir, le président Vladimir Poutine avait annoncé le retrait de la majeure partie du contingent militaire russe de ce pays, déployé depuis le 30 septembre.  Un premier groupe de bombardiers et d'avions transportant des techniciens et du matériel militaire, a quitté la base aérienne de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie.

Ils ont été accueillis en fanfare mardi sur une base militaire près de Voronej, dans le sud-ouest de la Russie, selon des images diffusées sur les chaînes de télévision russes.

>> Lire : Vladimir Poutine annonce le retrait du gros des forces russes de Syrie

En faveur des pourparlers à Genève?

Cette annonce surprise a eu lieu au moment où débutait à Genève un nouveau cycle de négociations entre des représentants du régime de Damas et de l'opposition. Cette décision devrait contribuer à augmenter la pression sur le régime de Bachar al-Assad pour négocier la fin de la guerre.

L'annonce du retrait du gros des troupes russes de Syrie constitue un "développement significatif", a estimé l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura. C'est "un pas positif" si Moscou est "sérieux", a dit de son côté à Genève le porte-parole de l'opposition syrienne. "Mais nous voulons voir des actes sur le terrain".

>> Lire aussi : La transition politique en Syrie est "la mère de toutes les questions"

"Néanmoins, pour permettre la surveillance de la trêve des combats, la partie russe conserve sur le territoire syrien un site de maintenance de vols", selon un communiqué du Kremlin publié lundi.

La présidence russe n'a pas précisé quels aéronefs assurent cette surveillance mais depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 27 février, les militaires russes ont eu recours à des drones.

agences/sbad

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Les frappes contre les "terroristes" vont perdurer

L'aviation russe continuera ses frappes contre des "objectifs terroristes" malgré le retrait de Syrie de la majeure partie du contingent militaire russe, a déclaré mardi un responsable militaire russe en Syrie.

"Il est trop tôt pour parler de victoire sur les terroristes. L'aviation russe a pour mission de poursuivre ses frappes contre des objectifs terroristes", a déclaré un vice-ministre de la Défense.

Une "défaite" russe pour al-Nosra

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a pris note de la "défaite" russe, et a annoncé passer à l'offensive dans les 48 heures.
Pour de nombreux experts, en retirant des troupes, la Russie cherchait aussi à accentuer la pression sur Assad à l'amorce des négociations.

Pour autant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que ce retrait n'était en "aucun cas" une mesure de rétorsion des Russes face à l'inflexibilité de Bachar al-Assad.

Pour la presse russe, ce retrait permet à Moscou de présenter son intervention comme une victoire politique en évitant l'enlisement et en favorisant le processus de paix.

Si Paris a salué prudemment la décision russe, estimant que "tout ce qui contribue à la désescalade doit être encouragé", Washington a jugé qu'il était "difficile" de juger de son impact sur les négociations intersyriennes.