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Colère après la nomination de Lula au Brésil et une écoute embarrassante

L'enregistrement qui fâche les Brésiliens
L'enregistrement qui fâche les Brésiliens / L'actu en vidéo / 44 sec. / le 17 mars 2016
Des manifestations ont éclaté mercredi soir au Brésil après la diffusion d'une écoute judiciaire suggérant que la nomination de l'ex-président Lula au gouvernement a pour objectif de lui éviter la prison.

La police a fait état de 2500 manifestants rassemblés devant le palais présidentiel à Brasilia, la capitale, tandis qu'à Sao Paulo, une manifestation s'est formée sur la grande avenue Paulista.

Ecoute téléphonique

Le juge fédéral Sergio Moro, en charge de l'enquête sur le scandale de corruption Petrobras, a mis le feu aux poudres dans la soirée en rendant public l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Dilma Rousseff et Lula, intervenue peu après la nomination de ce dernier au gouvernement à la mi-journée.

>> Lire : Visé par la justice, l'ancien président brésilien Lula entre au gouvernement

La présidente y informe son prédécesseur (2003-2010) et mentor politique qu'elle va lui faire parvenir rapidement son décret de nomination. "Ne t'en sers qu'en cas de nécessité", lui dit-elle.

Cet extrait a été largement interprété comme la confirmation que l'un des objectifs de la nomination de Lula au gouvernement était de le protéger contre un éventuel placement en détention imminent dans le cadre du scandale Petrobras.

>> Lire : L'ancien président brésilien Lula mis en examen pour blanchiment d'argent

agences/cab

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Coalition menacée

Empêtrée dans une crise politique majeure et visée par une procédure parlementaire de destitution chaque jour plus menaçante, la présidente avait publiquement appelé son mentor à la rescousse vendredi dernier.

Lula, qui a présidé au miracle socio-économique des années 2000, a une stature politique et une capacité de négociation qui fait cruellement défaut à la présidente au moment où sa coalition parlementaire menace d'imploser.

Samedi, le parti centriste PMDB, pilier de la majorité parlementaire au pouvoir et éclaboussé lui-aussi au plus haut niveau par le scandale Petrobras, s'est donné 30 jours pour décider ou non de claquer la porte du gouvernement.

"Quand un riche vole, il devient ministre"

De nombreux internautes avaient ironiquement repris en boucle sur les réseaux sociaux une célèbre phrase prononcée par Lula en 1988 quand il était syndicaliste: "Au Brésil, quand un pauvre vole, il va en prison. Quand un riche vole, il devient ministre !"