Vingt-quatre heures après les faits, le ministre de l'Intérieur Efkan Ala a affirmé que le kamikaze qui s'est fait exploser sur l'avenue Istiklal, une artère fréquentée chaque jour par des centaines de milliers de personnes, était un Turc né en 1992. Il avait "des liens avec l'organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI)".
Suspects arrêtés
Cinq suspects ont également été arrêtés dans le cadre de l'enquête. Selon l'agence de presse Dogan, le père et le frère de l'auteur de l'attentat, originaire de la ville de Gaziantep (sud), ont été placés en garde à vue. L'attentat n'a pas été revendiqué mais la police a rapidement privilégié la piste jihadiste.
Selon le dernier bilan turc, trois Israéliens, dont deux ayant également la nationalité américaine, et un Iranien ont trouvé la mort et 39 autres personnes, dont 24 étrangers, ont été blessées par la déflagration.
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agences/kkub
Déjà plusieurs attentats
La Turquie vit en état d'alerte permanente depuis l'été dernier et une série inédite d'attentats meurtriers attribués par son gouvernement à l'EI qui ont frappé ses deux plus grandes villes, Istanbul et Ankara.
En octobre, deux kamikazes avaient fait 103 morts à Ankara en se faisant exploser au milieu d'une foule de partisans de la cause kurde réunie devant la gare centrale. Puis en janvier, un autre avait tué 12 touristes allemands près de la Mosquée bleue à Istanbul.
Longtemps soupçonnée par ses alliés de complaisance avec les groupes les plus radicaux qui combattent le régime syrien, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste internationale et multiplié les arrestations dans les milieux proches de l'EI.
Autre front face aux Kurdes
Le pays est en outre secoué depuis des mois par la reprise du conflit kurde.
Il y a une semaine, une attaque suicide à la voiture piégée a fait 35 morts et plus de 120 blessés dans le centre de la capitale turque Ankara.
Un groupe radical et dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) l'a revendiquée et annoncé d'autres opérations à venir contre l'Etat turc, pour venger la mort de dizaines de civils lors des opérations des forces de sécurité en cours contre la rébellion dans les villes du sud-est à majorité kurde du pays.