Modifié

Un potentiel artificier des attentats de Paris a été identifié

Salah Abdeslam a commencé sa bataille juridique contre son transfèrement en France
Salah Abdeslam a commencé sa bataille juridique contre son transfèrement en France / 19h30 / 2 min. / le 21 mars 2016
Un nouveau complice des commandos qui ont commis les attentats de Paris le 13 novembre a été formellement identifié. L'ADN de L.N., qui est en fuite, a été retrouvé sur du matériel explosif ayant servi lors des attaques.

Le parquet fédéral belge a indiqué lundi que l'enquête avait pu établir que L.N., qui vivait sous une fausse identité en Belgique, était en lien avec les terroristes. Cet homme de 24 ans de nationalité belge était parti de Syrie en février 2013. Il est activement recherché par la police, qui a lancé un nouvel appel à témoins.

L.N. aurait apporté un soutien logistique aux kamikazes et pourrait même être l'artificier des attentats. Son ADN a été retrouvé sur des ceintures d'explosifs, selon une source proche de l'enquête. La RTBF précise que l'une d'elle a été utilisée au Bataclan et une autre au stade de France. Il les a donc manipulées et peut-être même fabriquées.

Un soutien logistique

Concernant L.N., il avait loué sous sa fausse identité une maison perquisitionnée le 26 novembre 2015 à Auvelais, près de Namur, dans le sud de la Belgique. Cette maison a servi pour préparer les attaques du 13 novembre. Des traces de son ADN ont été retrouvées à Auvelais et dans un appartement de Schaerbeek, une commune de Bruxelles, aussi utilisé par les terroristes.

Il avait également été contrôlé dans une voiture le 9 septembre, sous sa fausse identité, à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et M.B., un Algérien de 35 ans abattu par la police mardi à Forest lors d'une perquisition.

Les enquêteurs soupçonnent par ailleurs L.N. et M.B. d'avoir été en liaison téléphonique avec certains membres des kamikazes le soir du 13 novembre. Il y a une "forte probabilité" pour que M.B. ait été le destinataire du SMS: "On est parti, on commence", envoyé à 21h42 par un des kamikazes du Bataclan à un téléphone localisé en Belgique.

Les procureurs prudents

Durant une conférence de presse commune lundi à Bruxelles, le procureur de Paris François Molins et son homologue belge Frédéric Van Leeuw n'ont pas voulu donner d'autres détails, déclarant à plusieurs reprises qu'ils ne pouvaient rien dire de plus pour ne pas nuire à l'enquête, car "nous sommes loin d'avoir terminé le puzzle".

Nous sommes encore loin d'avoir terminé le puzzle

Le procureur belge Frédéric van Leeuw

Les deux procureurs n'ont pas non plus souhaité préciser combien de suspects sont recherchés. "Pour la France, on a 244 affaires en cours, ce qui concerne 772 individus soit mis en examen, soit recherchés", a toutefois déclaré François Molins. En Belgique, "315 nouveaux dossiers de terrorisme" ont été ouverts en 2015, "et depuis le début 2016, nous sommes déjà presque à 60 nouveaux dossiers de terrorisme", a indiqué pour sa part Frédéric Van Leeuw.

A propos de L.N., rien n'a été dit sur son rôle exact dans les attentats, mais seulement qu'il était recherché pour être interrogé. Concernant Salah Abdeslam, les procureurs n'ont donné aucune nouvelle information sur ses agissements durant et après les attentats de Paris et sur le lieu où il se trouvait depuis quatre mois.

>> Lire aussi : Le "communautarisme" a "protégé" Abdeslam, selon la maire de Paris

boi avec afp

Publié Modifié

Les victimes des attentats de Paris reçues par Hollande

François Hollande a reçu pour la première fois lundi les associations de victimes des attentats du 13 novembre à Paris, trois jours après l'arrestation à Bruxelles du suspect clé Salah Abdeslam. Celles-ci étaient venues plaider une amélioration du dispositif d'aides.

"On a l'impression d'avoir été écoutés, mais il n'y a pas eu d'avancées concrètes", a déclaré un rescapé de la tuerie de la salle de spectacles du Bataclan et vice-président de l'association "13 novembre: fraternité et vérité", Emmanuel Domenach.

Président de cette même association, Georges Salines, le père d'une victime du Bataclan, a énuméré les "graves problèmes" rencontrés par les victimes et leurs familles, qu'il s'agisse de l'identification des corps, de l'accompagnement des victimes, ou de leur indemnisation et information.

Le chef de l'Etat s'est engagé à recevoir de nouveau les associations "avant l'été pour faire un point sur l'avancée des dispositifs".