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Jean-Pierre Bemba reconnu coupable de crimes contre l'humanité

Jean-Pierre Bemba lors de son procès devant la CPI en septembre 2015. [Peter Dejong]
Jean-Pierre Bemba reconnu coupable de crimes contre l'humanité / Le Journal du matin / 1 min. / le 22 mars 2016
L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba a été reconnu coupable par la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par sa milice en Centrafrique en 2002-2003.

Jean-Pierre Bemba "agissait de fait en tant que commandant militaire et avait le contrôle effectif de ses troupes en Centrafrique pendant toute la durée de l'opération", a affirmé la juge Sylvia Steiner, ajoutant: "il est coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre".

C'est la première affaire à la Cour pénale internationale qui se concentre sur l'utilisation de viols et violences sexuelles en tant qu'armes de guerre.

Responsable en tant que chef

C'est aussi le premier procès où un chef militaire est tenu responsable des atrocités commises par ses hommes même s'il ne les a pas ordonnées.

Ancien chef rebelle du nord de la République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba était poursuivi en tant que "chef militaire", en vertu du principe de la "responsabilité du commandant".

Jusqu'à 30 ans de prison

Accusé de trois crimes de guerre et de deux crimes contre l'humanité, il avait plaidé non coupable lors de l'ouverture de son procès en novembre 2010, deux ans après son arrestation à Bruxelles.

La sentence sera prononcée à une date ultérieure par la CPI. Jean-Pierre Bemba risque jusqu'à 30 ans de détention ou la prison à perpétuité, si les juges estiment que l'"extrême gravité du crime" le justifie.

afp/sbad

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1500 hommes coupables

Quelque 1500 hommes de l'ancien chef rebelle s'étaient rendus en Centrafrique en octobre 2002 pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé. Ils avaient violé, tué et pillé la population entre octobre 2002 et mars 2003, a assuré l'accusation.

Selon cette dernière, Jean-Pierre Bemba disposait du "contrôle effectif" sur ses troupes et aurait dû arrêter la commission des crimes, ce qu'a réfuté la défense.

Un jugement "historique"

La procureure de la CPI a salué lundi un jugement "historique". "Je crois que c'est un jour très important pour la justice pénale internationale surtout en ce qui concerne les crimes sexuels", a affirmé Fatou Bensouda.