Prévu de longue date, le comité de pilotage sur la sécurité de la compétition européenne, organisée du 10 juin au 10 juillet en France, s'est déroulé place Beauvau dans la foulée des attaques terroristes dans la capitale belge, qui "nous rappellent tragiquement le haut niveau de menace auquel nous sommes confrontés", a estimé en préambule Bernard Cazeneuve.
Pour autant, ces événements ne modifieront en rien le dispositif sécuritaire prévu par l'Etat et l'organisateur, en l'occurrence l'UEFA, autour des stades et des fans-zones de l'Euro 2016.
"On ne peut pas rehausser en permanence ce qui est déjà a un niveau très élevé depuis janvier 2015", a estimé Bernard Cazeneuve, "mais nous pouvons conforter le dispositif".
Palpations systématiques et vidéosurveillance
Mardi, le ministre, le président du club des villes hôtes Alain Juppé, le ministre des Sports Patrick Kanner et le président du comité d'organisation de l'Euro Jacques Lambert ont ainsi validé les propositions émises lors du dernier comité de pilotage tenu après les attentats du 13 novembre.
Parmi celles-ci, les palpations systématiques à l'entrée des fans-zones, la détection éventuelle d'objets métalliques, le recours aux services de déminage et l'installation de la vidéo surveillance dans ces fans zones qui pourront abriter entre 10'000 et 100'000 supporteurs dans les villes hôtes.
Placée sous la responsabilité des villes hôtes qui auront recours à des sociétés privées, et établie avec le préfet, la sécurisation des fans-zones coûtera 17 millions d'euros (18,8 millions de francs) au total, selon Alain Juppé.
>> Le suivi des événements à Bruxelles : Entre 28 et 34 morts dans les attentats à Bruxelles
agences/jgal
L'organisation de l'Euro 2016 n'est pas remise en cause
A aucun moment mardi, comme ce fut le cas après les attentats de novembre à Paris, les parties prenantes n'ont songé à remettre en cause l'organisation de l'Euro. "La position qui est la nôtre est de ne pas céder au terrorisme, a rappelé Bernard Cazeneuve, et que cette manifestation puisse avoir lieu comme la COP 21 a pu avoir lieu (quelques jours après les attentats de novembre). En revanche, il faut avoir la souplesse qui permettrait, le cas échéant, de reconsidérer nos positions sur telle ou telle fan-zone".
Partout sur le territoire, l'Etat "prendra toutes ses responsabilités", a promis le ministre de l'Intérieur, et mobilisera "des policiers, des gendarmes, des sapeurs pompiers, des secouristes, des urgentistes, dont le nombre sera communiqué quelques semaines avant la manifestation."
Près de 2,5 millions de spectateurs sont attendus dans les stades, et 7 millions dans les fans-zones lors du mois de compétition.