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"Si l'on arrêtait les bombardements sur la Syrie, les attentats cesseraient probablement"

La police belge a fermé l'accès aux rues à proximité de la station de métro de Maelbeek à Bruxelles après une explosion. [AFP - Philippe Huguen]
Attentats de Bruxelles: édition spéciale, première partie / Le Journal du matin / 17 min. / le 23 mars 2016
Les analystes se succèdent pour proposer des solutions contre le terrorisme: prévention, répression, surveillance. A contre-courant, Jacques Baud rappelle que les bombardements européens tuent des milliers de civils.

"Tous les attentats ont une cause initiale", affirme Jacques Baud, invité à l'édition spéciale du Journal du matin sur la Première et expert en terrorisme.

Selon l'ancien officier des Services de renseignements suisses, tant que l'on refuse de comprendre les causes initiales et que l'on ne veut pas les traiter, nous n'aurons aucune chance de résoudre le problème.

"Il est très facile de comprendre les causes, car les revendications des attentats nous le disent très clairement, mais nous refusons de l'écouter. Les causes sont les bombardements que la coalition occidentale fait en Irak et en Syrie. Or, aucun expert ne les mentionne."

Engagement belge dans la coalition

La Belgique, que Jacques Baud compare à la Suisse, n'est pas un pays belliqueux. Elle a toutefois décidé au début de l'année de s'engager aux côtés de la coalition à la demande des Américains. Telle est la cause, selon l'expert.

Si l'on arrêtait les bombardements sur la Syrie, les attentats cesseraient-ils? Très vraisemblablement, estime-t-il, citant l'exemple de l'Espagne.

"Après les attentats de Madrid en 2004, le nouveau gouvernement a décidé de se retirer de la coalition. L'Espagne est totalement sortie de la menace terroriste et ils n'ont plus eu d'attentat depuis. Leurs contingents en Irak avaient même été protégés par des milices irakiennes jusqu'à ce qu'ils quittent le territoire", raconte-t-il.

De 2000 à 4000 victimes civiles

Jacques Baud s'interroge sur la raison pour laquelle l'Europe bombarde ces pays. "Les bombardements de la coalition ont tout de même fait entre 2000 et 4000 victimes civiles, dont on ne parle jamais. Les revendications des terroristes du groupe Etat islamique ont systématiquement parlé de ces victimes civiles. Nous les ignorons complètement."

Et d'ajouter: "Je partage la douleur des familles qui ont perdu quelqu'un dans ces attentats, mais est-ce qu'on partage vraiment la même douleur avec tous ceux qui meurent chaque jour sous les bombes européennes, sans raison? Parce qu'il n'y a aucune raison pour que la Belgique s'engage en Irak", estime Jacques Baud.

>> Ecouter l'édition spéciale du Journal du matin, :

La police belge a fermé l'accès aux rues à proximité de la station de métro de Maelbeek à Bruxelles après une explosion. [AFP - Philippe Huguen]AFP - Philippe Huguen
Attentats de Bruxelles: édition spéciale, première partie / Le Journal du matin / 17 min. / le 23 mars 2016
Le siège de la Commission européenne à Bruxelles est sous haute surveillance. [Martin Meissner]Martin Meissner
Attentats de Bruxelles: édition spéciale, deuxième partie / Le Journal du matin / 23 min. / le 23 mars 2016

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