Un des trois kamikazes qui ont participé mardi à l'attentat meurtrier contre l'aéroport de Bruxelles avait été arrêté en juin 2015 en Turquie, a affirmé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara. L'individu avait ensuite été expulsé vers la Belgique via les Pays-Bas.
>> Retrouvez l'avancée de l'enquête lors de la journée de mercredi sur notre suivi en direct :
Démenti belge
A Bruxelles, le ministre de la Justice, Koen Geens, a démenti mercredi soir les propos précédemment tenus par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Il n'y a, c'est certain, pas eu d'extradition" vers la Belgique, a répliqué Koen Geens sur la télévision néerlandophone VRT. "Il s'agit plus que probablement d'un renvoi opéré à la frontière syrienne par la Turquie".
"A ce moment, il n'était pas connu chez nous pour terrorisme. C'était un criminel de droit commun en liberté conditionnelle", a-t-il assuré.
Réunion sur la sécurité jeudi
Cette polémique, comme les insinuations quant à l'efficacité des services de sécurité belge, risquent d'alimenter le débat sur les responsabilités dans ces nouveaux attentats et nourrir la discussion des ministres européens de l'Intérieur et de la Justice, convoqués à une réunion extraordinaire jeudi à Bruxelles.
L'ex-secrétaire d'Etat américaine et candidate à la Maison Blanche Hillary Clinton a elle aussi vivement critiqué les pays membres de l'Union européenne mercredi pour la désorganisation et les retards de leur réponse aux menaces djihadistes.
"Nous avons besoin que les banques européennes cessent de financer le terrorisme. Nous avons besoin que les avions européens mènent des missions en Irak et en Syrie, et que les forces spéciales européennes participent à la formation et à l'équipement des forces locales anti-EI (Etat islamique) sur le terrain", a-t-elle lancé depuis la Californie.
Le deuxième kamikaze de l'aéroport identifié
L'un des kamikazes que l'on voit à gauche sur la photo captée par les caméras de vidéo-surveillance aéroportuaire a été identifié par la police comme étant Najim Laachraoui, l'artificier présumé des attentats de Paris, ont indiqué deux sources policières confirmant les informations de médias belges et du quotidien français Le Monde.
Ce Bruxellois d'origine marocaine de 24 ans était aussi recherché dans l'enquête sur les attentats de Paris.
Un troisième suspect, également sur la photo (veste claire et chapeau), est lui en fuite.
Le lien avec Paris confirmé
Le procureur Frédéric Van Leeuw a confirmé que deux des auteurs étaient les frères Khalid et Ibrahim B., connus des services de police pour des vols avec violences et braquages et recherchés pour leurs liens avec les attentats du 13 novembre à Paris.
Le premier s'est fait exploser dans le métro et le deuxième est l'un des deux kamikazes à l'origine de deux explosions dans l'aéroport, a expliqué le procureur aux médias mercredi en début d'après-midi.
Un testament retrouvé
C'est dans une poubelle que les enquêteurs ont retrouvé un ordinateur contenant un message "testament" d'un des deux frères, selon le procureur.
Il y déclare "être dans la précipitation", "ne plus savoir quoi faire" et "être recherché de partout". Il semble avertir les destinataires - non précisés - du message que "s'ils s'éternisent, ils risquent de terminer à côté de lui". Une allusion apparente à Salah Abdeslam incarcéré à Bruges.
Difficile identification des victimes
Selon le dernier bilan, encore provisoire, les attaques à l'aéroport et dans le métro ont fait 32 morts et 270 blessés.
Dans cette ville cosmopolite, "probablement plus de 40 nationalités" ont été touchées, selon le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. Une Péruvienne et une Marocaine sont décédées, tandis que dix Français, dix Américains et quatre Britanniques ont été blessés, selon des données encore provisoires. On ne compte à première vue pas de Suisse parmi les victimes, a annoncé le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).
Alors que débutaient trois journées de deuil national, des milliers de Bruxellois ont observé une minute de silence à la mi-journée. Dans la soirée, des centaines ont participé, une bougie à la main, à une marche devant l'aéroport et sur la place de la Bourse.
sbad avec ats