L'organisme qui s'occupe de l'évaluation de la menace et définit le niveau d'alerte antiterroriste en Belgique, l'Ocam, "a proposé et décidé de baisser le niveau à trois" a affirmé le ministre de l'Intérieur Jan Jambon jeudi soir.
Le niveau trois, correspondant à une menace "possible et vraisemblable", continue d'avoir toute une série d'implications sur la mobilisation et la vigilance des forces de l'ordre.
Kamikazes connus des services américains
Les deux frères kamikazes de Bruxelles étaient connus des agences de renseignement américaines avant les attentats, a-t-on appris jeudi auprès de deux sources informées à Washington. Ils figuraient sur une liste noire des services de lutte antiterroristes.
Mercredi soir, l'ex-secrétaire d'Etat américaine et candidate à la Maison Blanche Hillary Clinton avait déjà vivement critiqué les services de renseignement européens pour leur "désorganisation".
Des "erreurs" reconnues au gouvernement belge
Les ministres belges de l'Intérieur et de la Justice, Jan Jambon et Koen Geens, ont offert leur démission après les attentats de mardi à Bruxelles. Mais le Premier ministre Charles Michel a refusé leur départ.
Les deux ministres invoquaient des ratés dans la surveillance d'un des kamikazes des attentats, selon les médias.
"Je confirme que j'ai présenté ma démission", a déclaré le ministre de l'Intérieur Jan Jambon, cité par le quotidien Le Soir. "Monsieur Geens (le ministre de la Justice) également. Elles ont été refusées", a ajouté Jan Jambon.
"Il y a eu des erreurs à la Justice et avec l'officier de liaison (belge) en Turquie", a précisé le ministre de l'Intérieur. Le Belge Ibrahim B., qui s'est fait exploser mardi à l'aéroport de Bruxelles, avait été intercepté en juillet 2015 par la Turquie à la frontière syrienne puis expulsé vers les Pays-Bas, sans réaction apparente des autorités belges.
Le ministère néerlandais de la Justice a confirmé l'expulsion vers les Pays-Bas par la Turquie.
>> Lire : Polémique autour du signalement à la Belgique d'un des frères kamikazes
Planque pour les attentats de Paris louée sous un faux nom
Alors que le Premier ministre Charles Michel a promis jeudi que son "gouvernement mettrait tout en oeuvre pour faire la lumière sur les attentats", le parquet belge a donné quelques précisions sur l'avancée de l'enquête.
Celui-ci a confirmé qu'il avait lancé en décembre dernier un mandat d'arrêt international contre Khalid B., l'auteur de l'attentat-suicide dans le métro, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Le kamikaze était recherché pour avoir loué sous un faux nom un logement à Charleroi utilisé par certains assaillants du 13 novembre.
>> Lire aussi : Un deuxième suspect recherché en lien avec l'attentat du métro de Bruxelles
Nouvelle minute de silence
A Bruxelles, une nouvelle minute de silence a été observée jeudi au troisième jour du deuil national dans le cadre d'un hommage inédit.
Peu auparavant, le roi des Belges Philippe et la reine Mathilde, ainsi que les représentants des gouvernements et parlements de la Belgique fédérale, avaient honoré les 31 tués et 300 blessés, dans un rare symbole d'unité pour un pays souvent tiraillé entre Flamands et francophones.
afp/sbad
Plus de 5000 bagages attendent leurs propriétaires
Les voyageurs ayant quitté à la hâte l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem frappé par les attaques commençaient à récupérer les milliers de bagages abandonnés sur place jeudi, premier pas d'un lent retour à la normalité.
Poussettes pliées, vélos démontés et rangés dans des housses, sacs à dos... De 5000 à 6000 bagages sont alignés, étiquette accrochée à la poignée, dans un hangar de l'aéroport. Classés selon leur vol, ils attendent leurs propriétaires.
"Depuis 16h00 les voyageurs peuvent récupérer leurs bagages" a expliqué Florence Muls, porte-parole de Brussels Airlines. "C'est la première étape vers un rétablissement des activités, il y a encore beaucoup d'étapes à franchir pour que la vie normale reprenne".