Le flux de migrants en provenance de Turquie vers les îles de la mer Egée a fortement diminué depuis l'entrée en vigueur il y a une semaine de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie censé barrer la route migratoire européenne.
Le nombre de migrants présents sur le sol grec s'élève à quelque 50'000. Les arrivées quotidiennes sont comptabilisées chaque matin à 06h00. Après un pic lundi, à 1662, les arrivées ont reculé à 600 mardi, 260 mercredi et jusqu'à 78 samedi.
La RTS embarquée avec les gardes-côtes
Jeudi matin, les autorités grecques avaient annoncé que, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de l'accord, aucune arrivée de migrants n'avait été enregistrée dans les dernières 24 heures.
>> Lire : Aucun migrant n'aurait débarqué sur les îles grecques depuis 24 heures
Pourtant, la situation reste problématique pour les migrants qui tentent encore la traversée. Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, un journaliste de la RTS embarqué avec les gardes-côtes au large de Lesbos a été témoin du sauvetage de 73 Afghans à la dérive.
Accord contesté
Profitant du répit sur le front des arrivées, les autorités grecques s'emploient à mettre en place l'accord, qui prévoit le déploiement de 4000 agents, en majorité des forces de sécurité et des experts de l'asile, dont 2300 doivent être dépêchés par les partenaires européens du pays.
Cet accord, vivement contesté par les humanitaires, prévoit le renvoi en Turquie de tous ceux qui arrivent irrégulièrement à partir du 20 mars en Grèce, y compris les demandeurs d'asile syriens. Font exception les personnes jugées éligibles à une protection spécifique, les Kurdes par exemple.
>> Lire aussi : Après le HCR, MSF refuse d'intervenir dans les camps de migrants en Grèce
ats/jvia
Evacuations dans le camp d'Idomeni
Les autorités grecques ont évacué samedi de nombreux migrants du camp d'Idomeni, à bord d'une dizaine de cars. Quelque 400 personnes avaient déjà été déplacées vendredi vers des centres d'accueil de la région. Mais selon les chiffres officiels, plus de 11'600 personnes vivent encore dans ce village.
"Dès lundi, les efforts (d'évacuation) vont s'intensifier", avait déclaré jeudi un porte-parole du service de coordination de la politique migratoire. Il avait indiqué que 30'000 nouvelles places seraient créées dans les centres d'accueil d'ici trois semaines.