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Un Français arrêté à Rotterdam lié au projet d'attentat déjoué en France

La police durant la perquisition dans l'ouest de Rotterdam, le 27 mars 2016.
La police durant la perquisition dans l'ouest de Rotterdam, le 27 mars 2016.
L'enquête sur le projet d'attentat déjoué jeudi en France révèle des connexions européennes: après deux hommes inculpés en Belgique, un Français a été interpellé dimanche aux Pays-Bas.

Les trois hommes arrêtés sont soupçonnés d'avoir été en lien avec le principal suspect, Reda K., arrêté jeudi en région parisienne. Cette affaire est distincte de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et du 22 mars à Bruxelles, tous revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), même si certains liens entre des protagonistes ont pu être établis.

Reda K., ex-braqueur de 34 ans, a été arrêté jeudi à Boulogne-Billancourt (banlieue parisienne). Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé qu'un projet d'attentat "à un stade avancé" avait été déjoué, sans donner plus de précisions. Plusieurs fusils d'assaut, dont des kalachnikovs, et des explosifs avaient également été découverts dans un appartement d'une autre ville de banlieue.

>> Lire : La France annonce avoir déjoué un projet d'attentat "avancé" sur son territoire

Mandaté par l'EI

Anis B., un Français de 32 ans, né à Montreuil (banlieue parisienne) et domicilié dans le Val-de-Marne limitrophe de Paris, a été interpellé à Rotterdam, aux Pays-Bas. Cet homme, qui a séjourné en Syrie, est soupçonné d'avoir été mandaté par le groupe Etat islamique pour commettre un attentat en France avec Reda K., a indiqué une source policière.

"Il a été arrêté à la suite d'un mandat d'arrêt européen délivré vendredi par les juges d'instruction français", selon une source judiciaire. Il sera livré à la France "sous peu" pour y être entendu, a indiqué de son côté le parquet néerlandais.

Trois autres suspects

Depuis, l'enquête progresse rapidement et s'étend à plusieurs pays européens.

Trois autres suspects, dont deux hommes de 43 et 47 ans d'origine algérienne, ont également été interpellés à Rotterdam, où ont eu lieu plusieurs perquisitions.

L'enquête s'est aussi rapidement orientée vers la Belgique. Deux hommes, Abderamane A. et Rabah N., arrêtés vendredi dans le centre de Bruxelles, ont été inculpés pour "participation aux activités d'un groupe terroriste" et placés en détention provisoire.

>> Lire sur ce sujet : Deux hommes suspectés d'avoir participé aux attentats de Bruxelles inculpés

Né en 1977 en Algérie, Abderamane A., dont l'inculpation a été annoncée dimanche, est connu des services antiterroristes. Il avait été condamné en 2005 à sept ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français, pour avoir aidé deux militants tunisiens à assassiner le commandant afghan Massoud en 2001.

Relations avec les attentats de Bruxelles et Paris

Si cette affaire est distincte de l'enquête sur les attentats de Paris et Bruxelles, des relations ont toutefois pu être établies.

Reda K. avait été condamné par contumace l'an dernier en Belgique dans le procès d'une filière djihadiste vers la Syrie, dont l'un des principaux prévenus n'était autre que le Belge Abdelhamid Abaaoud, figure des djihadistes francophones de l'EI et un des organisateurs présumés des attentats parisiens.

Cette filière était dirigée par un Bruxellois de 41 ans, Khalid Z., le "plus grand recruteur de candidats au djihad" en Belgique, d'après les autorités belges.

Reda K., financier de la filière

Reda K. avait écopé de 10 ans de prison par défaut. L'enquête avait mis en lumière son rôle de financier de la filière de Khalid Z.: il reversait une partie de ses braquages et activités de recel, au nom du principe musulman de la Ghanima (le partage du butin de guerre).

Reda K. est toujours en garde à vue en France. Celle-ci peut durer jusqu'à lundi, voire mercredi en cas de menace d'attentat imminent ou pour des nécessités de coopération internationale.

Dimanche soir, le ministre Bernard Cazeneuve s'est félicité dans un communiqué de "la coopération" avec les partenaires européens dans cette enquête.

afp/jvia/fme

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