"Tout le monde s'enflamme parce que Palmyre est 'libérée', mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été détruit et la catastrophe humanitaire du pays. Je suis très perplexe sur la capacité, même avec l'aide internationale, de rebâtir le site", a indiqué l'historienne spécialiste du Moyen-Orient.
"Quand j'entends dire qu'on va reconstruire le temple de Bêl, ça me paraît illusoire. On ne va pas reconstruire quelque chose qui est à l'état de gravats et de poussière. Construire quoi? un temple neuf? Il y aura peut-être d'autres priorités en Syrie (...)", observe-t-elle.
Construire quoi? Un temple neuf? Il y aura peut-être d'autres priorités en Syrie
Réhabilitation en cinq ans
Outre la citadelle du XIIIe siècle endommagée lors des combats pour la prise de la ville, l'EI a détruit les temples de Bêl et Baalshamin, l'Arc de triomphe, plusieurs tours funéraires ainsi que le Lion d'al-Lât.
Le chef des Antiquités et des Musées de Syrie a affirmé lundi qu'il faudrait cinq ans pour réhabiliter les monuments détruits ou endommagés.
afp/mo/jvia
Trois semaines d'offensive
Soutenue par l'aviation et les forces spéciales russes, ainsi que par le Hezbollah libanais et des milices, l'armée avait lancé le 7 mars l'offensive pour reprendre Palmyre à l'EI, qui s'en était emparée en mai 2015.
En 20 jours de combats, 400 djihadistes sont morts, "le bilan le plus lourd pour l'EI dans une seule bataille depuis son émergence" dans le conflit en 2013, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 188 membres des forces pro-régime ont aussi péri.
Il s'agit de la victoire la plus importante du régime face à l'EI depuis l'intervention militaire dans le conflit syrien, fin septembre 2015, de la Russie.