"Je promets d'être fidèle au peuple de la république birmane", a déclaré Htin Kyaw, arrivé au Parlement au côté d'Aung San Suu Kyi, tous deux vêtus de longyis, la jupe traditionnelle birmane.
Le symbole de cette arrivée en duo est fort, Aung San Suu Kyi ayant promis d'être de facto "au-dessus du président".
Dès le départ, Htin Kyaw a en effet accepté ce rôle de doublure de la prix Nobel de la paix, empêchée de devenir présidente en raison d'une Constitution héritée de la junte.
Aung San Suu Kyi "super ministre"
Cet ami d'enfance de la Dame de Rangoun, âgé de 69 ans contre 70 pour elle, se retrouve ainsi à être le premier président civil du pays depuis des décennies.
Aung San Suu Kyi sera par défaut à la tête d'un "super ministère" nouvellement créé, comprenant notamment les Affaires étrangères.
Elle a prêté serment à ce titre, comme les autres membres du gouvernement, après Htin Kyaw. Parmi ce cabinet de sexagénaires, aucune femme à part Aung San Suu Kyi.
afp/tmun
Raz-de-marée aux élections législatives
En vertu d'un système politique complexe, critiqué pour ses longueurs par Aung San Suu Kyi elle-même, cette prise de fonction du nouvel exécutif intervient près de cinq mois après des législatives qui se sont révélées un raz-de-marée pour la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), le parti d'Aung San Suu Kyi.
Ce fut aussi un vote sanction contre le gouvernement de transition composé d'ex-généraux ayant pourtant mené des réformes importantes en cinq années de transition post-junte.
Défis pour le nouveau gouvernement
Ce gouvernement civil est investi d'immenses espoirs dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. La NLD a promis de donner la priorité à l'éducation et la santé, domaines dans lesquels la Birmanie est l'un des plus mauvais élèves au niveau mondial en termes de budget.
Un autre grand chantier attend l'équipe d'Aung San Suu Kyi: les conflits armés ethniques. Dans plusieurs régions frontalières, des groupes rebelles réclament plus d'autonomie et affrontent les forces gouvernementales. Et dans l'ouest du pays, des milliers de musulmans Rohingyas vivent toujours déplacés dans des camps.