"Il doit y avoir une certaine forme de punition", a déclaré le tonitruant milliardaire sur la chaîne MSNBC, dans des extraits d'une émission du soir. Il était interrogé par l'animateur qui lui demandait s'il "croyait qu'il fallait une punition pour l'avortement" quand "vous dites que l'avortement est un crime".
Le réseau du Planning familial, qui gère des cliniques où les femmes peuvent avorter, a estimé qu'il s'agissait d'une "incitation à la violence contre les femmes".
Punir les médecins
Face à la polémique, Donald Trump a fait machine arrière, ajoutant de la confusion à une campagne déjà brouillonne. Il a d'abord publié un premier communiqué pour expliquer que "cette question n'est pas claire" avant de préciser dans un deuxième communiqué qu'il envisageait de sanctionner non pas les femmes, mais les médecins, et seulement si une loi interdit l'avortement.
Ses rivaux républicains Ted Cruz et John Kasich, opposés eux aussi au droit à l'avortement, ont condamné ses propos.
"Scandaleux et dangereux"
Les candidats démocrates ont également réagi à sa déclaration "scandaleuse et dangereuse", selon Hillary Clinton, et à "une idée au-delà de toute compréhension" pour Bernie Sanders.
ats/fb
Présence dans les médias
La controverse sur l'avortement a néanmoins suffi à lui assurer à nouveau un temps de présence record à l'antenne. Donald Trump a d'ailleurs tweeté mercredi des records d'audience de CNN en félicitant la chaîne "pour avoir eu la sagesse de (le) choisir" dans une émission la veille.
Il risque pourtant de se mettre à dos une partie des électrices. Or les femmes représentent plus de la moitié de l'électorat américain. Selon un sondage CNN/ORC international publié le 24 mars, 73% des électrices ont une opinion défavorable du candidat.
Girouette
Donald Trump a déjà lui-même changé de position sur l'avortement, qu'il a longtemps défendu avant de s'y opposer dans sa campagne. Il a reçu depuis le soutien de l'égérie des anti-avortement, Phyllis Schlafly, opposée à inscrire l'égalité homme-femme dans la Constitution.
Le Wall Street Journal a recensé les 30 fois où Donald Trump a tenu des propos controversés ou sur lesquels il a changé d'avis et qui, en d'autres temps, auraient sonné le glas de sa campagne. Donald Trump avait ainsi proposé d'interdire l'entrée des Etats-Unis aux musulmans avant de dire qu'il s'agirait d'une fermeture "temporaire" des frontières.