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"La communauté musulmane de Molenbeek n'est pas monolithique"

Ahmed El Khannouss est le permier échevin de la commune de Molenbeek. [AFP/BELGA MAG - Kristof Van Accom]
Le premier échevin de Molenbeek revient sur la situation dans sa commune / Le Journal du matin / 6 min. / le 31 mars 2016
Le premier échevin de la commune belge de Molenbeek, où le principal suspect des attentats de Paris a été arrêté, assure jeudi matin sur la RTS que son quartier n'a pas protégé Salah Abdeslam dans sa fuite.

"La communauté musulmane n'est pas un bloc monolithique", a souligné Ahmed El Khannouss, équivalent à Molenbeek d'un vice-président de commune suisse, invité dans le Journal du matin.

"Cette communauté est traversée par de nombreux courants et si des gens se sont fondus dans la masse, c'est parce qu'elle permet l'anonymat", a soutenu cet élu centriste interrogé alors que se tient jeudi l'audience à huis clos sur l'exécution du mandat d'arrêt européen émis par la France à l'encontre de Salah Abdeslam.

Une aide limitée

Contrairement à ce que de nombreuses personnalités ont affirmé, le jeune homme de 26 ans, arrêté à Molenbeek le 18 mars, a seulement "reçu l'aide d'un groupe limité de personnes et de sa famille", selon Ahmed El Khannous.

Ce qui a été véhiculé comme image relève plus du fantasme que de la réalité

Ahmed El Khannouss

Le premier échevin en veut pour preuve que l'appartement où la police l'a débusqué appartenait à ses proches et que même la police a eu du mal à le reconnaître tant il était affaibli. "Ce qui a été véhiculé comme image dans le cadre de la fuite de Salah Abdeslam relève plus du fantasme que de la réalité", observe-t-il.

Des erreurs commises

L'élu de cette commune, située à proximité du centre de Bruxelles, admet toutefois que quelques erreurs ont été commises. Et le pouvoir de nuisance de groupement comme "Sharia for Belgium" sous-estimé.

"On a laissé faire à l'époque parce que la liberté d'expression en Belgique comme dans d'autres pays européens permettait à des gens de pouvoir cracher leur haine sans franchir la ligne rouge", se souvient-il. Et de préciser que "le laisser-aller des pouvoirs publics (est) lié à une méconnaissance du phénomène car on a affaire ici à une secte".

Mais après les attentats de Paris et de Bruxelles, "il va y avoir une intransigeance absolue". "On ne laissera plus la place à des personnes qui souhaitent diviser la société et préparer le terrain à des personnes qui éventuellement seraient tentées par de telles violences", conclut-il.

>> Les groupes qui réclament une application rigoureuse de règles islamistes commencent à inquiéter :

La commune bruxelloise de Molenbeek est surveillée de près par les forces de l'ordre. [Reuters - Yves Herman]Reuters - Yves Herman
Inquiétudes face au radicalisme islamique en Europe / Forum / 3 min. / le 31 mars 2016

jgal

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