"La communauté musulmane n'est pas un bloc monolithique", a souligné Ahmed El Khannouss, équivalent à Molenbeek d'un vice-président de commune suisse, invité dans le Journal du matin.
"Cette communauté est traversée par de nombreux courants et si des gens se sont fondus dans la masse, c'est parce qu'elle permet l'anonymat", a soutenu cet élu centriste interrogé alors que se tient jeudi l'audience à huis clos sur l'exécution du mandat d'arrêt européen émis par la France à l'encontre de Salah Abdeslam.
Une aide limitée
Contrairement à ce que de nombreuses personnalités ont affirmé, le jeune homme de 26 ans, arrêté à Molenbeek le 18 mars, a seulement "reçu l'aide d'un groupe limité de personnes et de sa famille", selon Ahmed El Khannous.
Ce qui a été véhiculé comme image relève plus du fantasme que de la réalité
Le premier échevin en veut pour preuve que l'appartement où la police l'a débusqué appartenait à ses proches et que même la police a eu du mal à le reconnaître tant il était affaibli. "Ce qui a été véhiculé comme image dans le cadre de la fuite de Salah Abdeslam relève plus du fantasme que de la réalité", observe-t-il.
Des erreurs commises
L'élu de cette commune, située à proximité du centre de Bruxelles, admet toutefois que quelques erreurs ont été commises. Et le pouvoir de nuisance de groupement comme "Sharia for Belgium" sous-estimé.
"On a laissé faire à l'époque parce que la liberté d'expression en Belgique comme dans d'autres pays européens permettait à des gens de pouvoir cracher leur haine sans franchir la ligne rouge", se souvient-il. Et de préciser que "le laisser-aller des pouvoirs publics (est) lié à une méconnaissance du phénomène car on a affaire ici à une secte".
Mais après les attentats de Paris et de Bruxelles, "il va y avoir une intransigeance absolue". "On ne laissera plus la place à des personnes qui souhaitent diviser la société et préparer le terrain à des personnes qui éventuellement seraient tentées par de telles violences", conclut-il.
jgal