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Haute tension à Tripoli après l'arrivée d'un nouveau gouvernement libyen

L'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale libyen soutenu par l'ONU Fayez al-Sarraj à la base navale de Tripoli. [Media office of the Unity Government / GNA Media via AP]
L'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale libyen soutenu par l'ONU Fayez al-Sarraj à la base navale de Tripoli. - [Media office of the Unity Government / GNA Media via AP]
Le chef du gouvernement d'union nationale libyen soutenu par l'ONU est arrivé mercredi à Tripoli, mais les autorités non reconnues de la capitale l'ont aussitôt sommé de partir.

Quelques heures après l'arrivée de Fayez al-Sarraj, des tirs intermittents dont on ignorait l'origine ont été entendus dans la soirée dans la capitale. Les artères principales ont été bloquées par des membres de groupes armés.

Les habitants sont vite rentrés chez eux et les commerces et les cafés ont baissé leurs rideaux. Deux compagnies aériennes libyennes, Afriquiyah Airlines et Libyan Airlines, ont annoncé qu'elles avaient supprimé leurs vols vers Tripoli pour "des problèmes de sécurité".

Craintes d'affrontements

La venue de Fayez al-Sarraj fait craindre des affrontements entre partisans des autorités non reconnues internationalement et partisans du gouvernement d'union soutenu par l'ONU. Ce dernier est rejeté aussi bien par le cabinet et le Parlement de Fajr Libya à Tripoli que par ceux installés dans l'Est, même si certains de leurs membres lui ont apporté leur soutien.

Fayez al-Sarraj est arrivé depuis la Tunisie à la base navale de Tripoli à bord d'un bateau militaire libyen escorté de navires.

ats/cab

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Menaces libyennes et louanges occidentales

"Ceux qui sont entrés illégalement et clandestinement doivent se rendre ou revenir sur leurs pas", sinon ils devront "assumer les conséquences légales", a déclaré Khalifa el-Ghwell, chef du gouvernement non reconnu, en dénonçant comme "illégal" le gouvernement de Fayez al-Sarraj.

De son côté, le vice-président du congrès général national (CGN, parlement non reconnu) Awad Abdelsadeq, a affirmé que Fayez al-Sarraj et les membres du Conseil présidentiel "sont entrés illégalement" en Libye "avec l'aide de soldats et de quelques traîtres".

L'ONU, les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Italie et la France ont en revanche salué l'événement.

Pendant des mois ils avaient exprimé leur souhait de traiter avec une autorité unifiée en Libye pour sortir le pays du chaos et faire face à la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI).

Confiance du Parlement

Le gouvernement d'union a été mis en place après un accord politique signé fin 2015 au Maroc, sous l'égide de l'ONU, par des députés des deux Parlements rivaux et ce, malgré l'opposition des chefs de ces institutions.

Pour être officiellement investi, il devait obtenir la confiance du Parlement de Tobrouk. Après plusieurs échecs faute de quorum, l'entrée en fonction du gouvernement a finalement été proclamée le 12 mars sur la base d'un communiqué de soutien publié par une centaine de parlementaires de Tobrouk (sur 198).