Selon les syndicats CGT et FO, 1,2 million de personnes ont battu le pavé. Selon des chiffres encore partiels des autorités ils étaient au total au moins 270'000 à avoir manifesté dans le pays.
Une journée d'action similaire, le 9 mars, avait rassemblé plus de 200'000 manifestants, 450'000 selon les organisateurs. Les syndicats contestataires qui réclament le retrait du projet de loi ont annoncé de nouvelles grèves et manifestations les 5 et 9 avril.
"Loi travail, t'es foutue, la jeunesse est dans la rue !" ou "1916 : chair à canon, 2016 : chair à patrons" figuraient parmi les slogans scandés ce jeudi.
Incidents et interpellations
Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées en marge des manifestations à Paris et dans plusieurs villes. A Rennes et Nantes (ouest), Rouen (nord-ouest), Toulouse (sud-ouest), la police a répondu par du gaz lacrymogène à des jets de projectiles venant de jeunes, le visage souvent masqué. Treize membres des forces de l'ordre ont été blessés.
Plus de 200 manifestations prévues
Plus de 200 manifestations étaient prévues dans toute la France et des grèves ont affecté les services publics. Plus de 400 km de bouchons ont été enregistrés en début de matinée en Ile-de-France, contre 250 km en moyenne, et plus de 250 km dans le reste du pays, selon Bison Futé.
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afp/tmun/olhor
Trafic ferroviaire touché
Le trafic ferroviaire est très perturbé. Un train sur deux en moyenne devrait circuler sur le réseau régional TER. La circulation des TGV nationaux est quasi normale, annonce la SNCF.
Trois TGV reliant la Suisse ont été supprimés, ainsi que plusieurs trains régionaux entre Bâle et Mulhouse, Lyon et Genève et Grenoble et Genève.
Les perturbations restaient limitées dans le trafic aérien, avec un vol sur 5 annulé à Orly et des retards de 30 minutes.
Une loi pour un marché du travail plus souple
L'ampleur de la mobilisation ce jeudi aura valeur de test pour le gouvernement socialiste, fragilisé à 13 mois de la prochaine élection présidentielle.
La réforme du code du travail français est censée donner plus de souplesse au marché du travail tout en sécurisant les parcours professionnels des salariés, dans un pays où le chômage culmine à 10% et où les petites et moyennes entreprises hésitent à embaucher.
Elle vise notamment à renforcer la négociation au sein même des entreprises, notamment sur l'aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles du licenciement économique.