Vojislav Seselj, qui s'était défendu seul, n'était pas "le chef hiérarchique" des milices de son parti, et ne peut donc être tenu pénalement responsable des crimes commis. L'accusation avait requis 28 ans de prison.
Les juges n'ont par ailleurs pas pu écarter la possibilité que les discours de Vojislav Seselj "étaient destinés à renforcer le moral des troupes de son camp plutôt qu'à les appeler à ne pas faire de quartier".
Propagation d'une idéologie nationaliste
"La chambre a tout d'abord reconnu que la propagande d'une idéologie nationaliste n'est pas en soi criminelle", a indiqué le juge, accusant le bureau du procureur d'avoir présenté un dossier basé sur des "imprécisions".
Vojislav Seselj, connu pour sa violence verbale, était accusé par le procureur d'avoir "propagé une politique visant à réunir tous les territoires serbes dans un Etat serbe homogène, qu'il appelait la Grande Serbie".
"Cet Etat devait englober la Serbie, le Monténégro, la Macédoine et de vastes portions de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine", avait indiqué le procureur, assurant que Seselj avait donc commis ou encouragé des crimes pour forcer la majorité des non-Serbes à quitter ces territoires.
afp/cab
Libéré pour raisons de santé
L'ancien accusé, qui a été opéré d'un cancer du côlon à plusieurs reprises, avait été libéré en 2014 pour des "raisons humanitaires liées à la dégradation de son état de santé".
Ne reconnaissant pas la compétence du tribunal, il avait refusé de revenir à La Haye, défiant les juges.
C'est la première fois que les juges du TPIY rendent un jugement de première instance en absence de l'accusé après avoir accepté son absence pour "raisons de santé".
Longue procédure
Le procès de Vojislav Seselj, 61 ans, s'était ouvert en 2006 mais avait été annulé après quelques audiences, l'accusé ayant entamé une grève de la faim. Le procès avait recommencé en 2007 et s'était terminé en 2012, après 175 jours d'audiences.
Lors de sa plaidoirie, il avait assuré que les Croates avaient "commencé" la guerre, tandis que les Serbes n'avaient fait que répondre.