Un petit ferry et un catamaran plus imposant ont embarqué 136 personnes, majoritairement originaires du Pakistan, d'Afghanistan et d'Iran, au port de Mytilène à Lesbos, selon une porte-parole de Frontex, l'agence de surveillance des frontières extérieures de l'UE.
A Chios, une autre île de la mer Egée face à la Turquie, un autre bateau turc est parti avec à bord 66 personnes. Quelques dizaines de militants et de sympathisants ont organisé une manifestation près du bateau, aux cris de "Liberté".
Reconduits dans un camp existant
Selon le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir, ils ont été reconduits à Osmaniye (sud) pour les Syriens, dans un camp de réfugiés existant, et à Kirklareli (nord) pour les autres, où ils seront "les invités" de la Turquie avant d'être "renvoyés petit à petit" dans leurs pays respectifs.
L'accord controversé conclu le mois dernier entre l'Union européenne et la Turquie prévoit que les autorités turques acceptent de reprendre les migrants arrivés clandestinement sur les îles grecques de la mer Egée.
"Echanges" de migrants
Le plan prévoit que pour chaque migrant renvoyé, un Syrien sera admis dans l'UE, dans le cadre d'un plan limité à 72'000 places. Ainsi, 32 Syriens atterrissaient à Hanovre, en Allemagne, et 11 en Finlande. D'autres étaient attendus mardi aux Pays-Bas.
Ces "réinstallés", surtout des familles, ont été sélectionnées par le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) en fonction de leur vulnérabilité, selon le ministère allemand de l'Intérieur.
Ankara a obtenu en contrepartie une aide financière renforcée, une accélération de l'exemption de visas pour les ressortissants turcs et une reprise des négociations d'adhésion à l'UE.
reuters/afp/mre/fme
Le HCR et les ONG contestent
Le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés et de nombreuses organisations non gouvernementales, qui contestent l'accord, jugent les mesures de sécurité insuffisantes.
Pour Amnesty international, il s'agit d'une "atteinte historique aux droits de l'homme" et à la convention internationale sur le statut des réfugiés.
En Allemagne, les foyers de réfugiés à moitié vides
Plus de la moitié des places disponibles dans les centres de premier accueil de réfugiés en Allemagne sont actuellement inoccupées, a affirmé lundi le quotidien Bild. En cause: la fermeture de la route des Balkans, qui a considérablement freiné l'arrivée des migrants en Europe de l'Ouest.
Sur les 348'361 places réparties sur tout le territoire, seules 157'215 sont actuellement occupées, selon un décompte effectué par le journal dans les 16 Etats régionaux. Ces chiffres ne concernent que les centres de première prise en charge.
Les réfugiés sont ensuite acheminés vers des foyers de demandeurs d'asile ou d'accueil d'urgence ou se voient, plus tard, donner la possibilité de chercher un logement.