"Le Premier ministre a informé le groupe parlementaire du (Parti du progrès) qu'il allait démissionner de ses fonctions de Premier ministre", a déclaré en direct mardi à la télévision Sigurdur Ingi Johannsson, vice-président du parti et ministre de l'Agriculture.
Il avait demandé mardi matin l'autorisation de dissoudre le Parlement au président, qui la lui avait refusée.
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Revenu précipitamment d'un voyage privé aux Etats-Unis, le président Olafur Ragnar Grimsson a expliqué qu'il souhaitait au préalable consulter notamment le Parti de l'indépendance, allié du Premier ministre et de son Parti du progrès, afin de connaître sa position.
Milliers de manifestants dans les rues
Des milliers d'Islandais avaient manifesté lundi à Reykjavik pour réclamer sa démission, après la révélation de ses avoirs dans des paradis fiscaux.
La police a indiqué que la manifestation avait rassemblé plus de monde que celles de 2009, après la révélation des graves manquements des responsables politiques dans la surveillance des banques, avaient poussé le gouvernement de droite à la démission. Mais les forces de l'ordre n'ont pas fourni de décompte.
Des millions cédés pour un francs
Selon des documents dévoilés par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), David Sigmundur Gunlaugsson, 41 ans, a créé en 2007 avec sa future épouse une société dans les îles Vierges britanniques pour y parquer des millions de dollars, jusqu'à ce qu'il lui cède ses parts fin 2009 pour un dollar symbolique. Quand il a été élu député du Parti du progrès pour la première fois en avril 2009, il a omis cette participation dans sa déclaration de patrimoine, alors que la loi l'y obligeait.
"Prenez vos responsabilités" ou "Où est la nouvelle Constitution?", lisait-on sur des pancartes, en référence au projet de nouvelle Constitution né de la crise politique de 2009, resté en rade au Parlement. Sigmundur David Gunlaugsson, qui nie toute évasion fiscale, avait exclu lundi de démissionner.
Pendant que se déroulait cette manifestation devant le Parlement, le Premier ministre était soumis à une séance de questions où seuls les députés d'opposition ont pris la parole. Il a expliqué ne pas avoir révélé plus tôt ces avoirs afin de ne pas faire de la fortune de sa compagne une question politique, a rapporté la chaîne de télévision RUV. Une motion de censure a été déposée par l'opposition, qui sera soumise au vote à une date indéterminée.
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afp/mre/fme