Des contrats retrouvés dans les "Panama Papers" éveillent des soupçons concernant l'Italo-Suisse de 46 ans, révèle notamment la Tribune de Genève et Le Matin, qui ont eu accès aux documents.
Le président de la FIFA Gianni Infantino a affirmé mardi n'avoir commis aucun "méfait": "Rien n'indique qu'un méfait a été commis par l'UEFA ou par moi-même, a assuré le nouveau président de la FIFA. Je suis consterné et n'accepterais pas que mon intégrité soit mise en doute par certains médias."
Droits TV revendus plus chers
Les médias en question citent par exemple un contrat conclu entre l'UEFA et une société offshore installée sur l’île de Niue, dans le Pacifique Sud: Cross Trading. Ce dernier a été signé en 2006 par le secrétaire général de l'UEFA de l'époque et par Gianni Infantino, alors directeur du service juridique. Le signataire de Cross Trading n'est autre que Hugo Jinkis, l'un des principaux suspects des enquêtes américaines sur le scandale de la FIFA.
C'est à travers ce contrat que Cross Trading a obtenu les droits de diffusion de la Ligue des champions en Equateur de 2006 à 2009, pour la somme de 111'000 dollars seulement. Une somme d'autant plus basse, que l'on découvre dans un deuxième contrat que le groupe équatorien Teleamazonas a payé 311'170 dollars à Cross Trading pour lui racheter les mêmes droits. Soit presque le triple.
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D'autres compétitions internationales
Hugo Jinkis, qui travaillait avec son fils Mariano, a appliqué le même système en 2007. Cross Trading a alors obtenu des droits de diffusion sur d'autres compétitions internationales à petit prix et les a revendus plus cher à Teleamazonas. Au total, entre 2006 et 2007, les Jinkis ont donc empoché une commission de 300'000 dollars rien qu'en relayant des droits TV.
Pour les spécialistes cités par la Tribune de Genève, "empocher le triple du prix de base paraît déjà suspect. Mais le fait qu'un contrat avec le diffuseur ait été signé plusieurs mois avant l'accord entre les Jinkis et l'UEFA semble plus inhabituel encore".
Fin de la corruption annoncée
Présenté comme le candidat à l'image intègre de l'élection à la tête de la FIFA, Gianni Infantino avait, lors de son discours, promis de "reconstruire une FIFA dont le coeur sera le football". "Nous avons passé des moments durs, traversé des crises, mais c'est fini!", avait-il affirmé devant les délégués.
Dans une interview donnée trois jours après son ascension à la tête de la FIFA, l'Italo-Suisse avait annoncé compter mener à bien les réformes prévues au sein de la Fédération internationale de football, touchée par la pire crise de son histoire, liée à plusieurs scandales de corruption.
"La corruption disparaîtra grâce à la transparence financière", avait-t-il alors déclaré.
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fme avec agences