Les marchés des drogues s'articulent à d'autres formes de criminalité et au terrorisme, affirme le rapport d'Europol et de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, publié mardi.
"Les marchés des drogues demeurent l'un des domaines les plus rentables pour les groupes criminels organisés et, selon nos estimations, les citoyens de l'UE dépensent chaque année plus de 24 milliards d'euros en drogues illicites", selon les auteurs du document.
Connexion avec des réseaux terroristes
Le rapport souligne que "bon nombre de personnes impliquées dans des activités terroristes ont un passé de petit délinquant, notamment via la consommation et la vente de drogues, et exploitent leurs connexions avec le milieu criminel pour les activités terroristes". La lutte contre le terrorisme et la lutte antidrogue pourraient ainsi mieux collaborer.
En 2013, le marché du cannabis représentait environ 38% du marché des drogues, devant celui de l'héroïne (28%), de la cocaïne (24%), des amphétamines (8%) et de l'ecstasy (3%).
afp/fme
Influence sur l'économie et l'environnement
Le rapport d'Europol et de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), publié mardi montre que l'influence des marchés de la drogue s'exerce également sur l'économie (blanchiment), l'environnement (déchets de produits chimiques utilisés pour produire les drogues) et "sur les institutions gouvernementales, dont ils grèvent les budgets et exposent les fonctionnaires au risque de la corruption".
Le document fait aussi état d'interconnexions croissantes entre groupes criminels: "Il est désormais courant que les groupes criminels organisés intervenant sur le marché des drogues trafiquent plusieurs drogues, participent à d'autres formes de criminalité et forment des alliances sans tenir compte des barrières ethniques et géographiques".
La guerre "n'a pas été gagnée", selon le président colombien
Le président colombien Juan Manuel Santos avait admis ce lundi que la guerre contre le trafic de drogue n'avait "pas été gagnée", malgré 40 ans de lutte, et appelé à examiner "ce que nous faisons mal".
"Le crime organisé est un crime transnational car il dépasse les frontières, c'est pourquoi la bataille contre ce crime doit être multinationale", a-t-il estimé, appelant à un renforcement de la coopération.