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"Dégage hypocrite", les appels à la démission de David Cameron

Panama Papers: David Cameron apparaît fragilisé après avoir avoué posséder un fonds offshore
Panama Papers: David Cameron apparaît fragilisé après avoir avoué posséder un fonds offshore / 19h30 / 2 min. / le 8 avril 2016
Plusieurs membres de l'opposition britannique ont exigé vendredi la démission du Premier ministre David Cameron après qu'il a admis avoir détenu des parts dans un fonds au Bahamas. Mais un départ semble improbable.

Déjà en difficulté avant le vote très incertain du 23 juin sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne, David Cameron subit encore une pression inattendue après les révélations des "Panama Papers".

Après les aveux du Premier ministre jeudi, l'opposition s'est saisie de l'affaire pour demander des explications au Premier ministre, mais sans que cela ne déclenche un séisme politique dans le royaume. Certains se sont toutefois montrés virulents, appelant à la démission immédiate de l'élu conservateur.

>> Lire aussi : David Cameron admet avoir détenu des parts dans un fonds aux Bahamas

"Moins qu'honnête"

Le plus critique a été le député du Labour John Mann. Il a écrit une vingtaine de tweets pour exiger le départ de David Cameron, qui a été "moins qu'honnête. Il devrait démissionner immédiatement". Et dans un autre message: "Cameron a eu six ans pour être honnête avec le Parlement et la population. Il a échoué. Dégage maintenant hypocrite."

"Je ne suis pas certain que le peuple lui pardonnera. Il a dénoncé d'autres figures publiques alors qu'il a profité des mêmes arrangements", a de son côté souligné sur Skynews le vice-président du Labour Tom Watson.

Angus Robertson, leader du parti national écossais SNP au Parlement, estime lui que David Cameron est en train de perdre la confiance du peuple: il a "délibérément évité de confirmer qu'il a personnellement profité d'un trust offshore à Panama avant d'être forcé de le faire", a-t-il critiqué sur Twitter.

Interrogé par RTL, l'ancien ministre des Affaires étrangères Denis MacShane critique lui le comportement du Premier ministre, qui a changé sa version des faits plusieurs fois ces derniers jours. Et de pointer du doigt une "faute morale", car Cameron a condamné à plusieurs reprises cette manière d'agir.

>> David Cameron fait face à une tempête politique :

David Cameron. [key - EPA/Andy Rain]key - EPA/Andy Rain
"Panama Papers": David Cameron affaibli par les révélations / Le 12h30 / 1 min. / le 8 avril 2016

Des parts dans un fonds aux Bahamas

A la suite des révélations des "Panama Papers", David Cameron a admis jeudi soir sur la chaîne ITV qu'il détenait jusqu'en 2010 des parts dans le fonds fiduciaire de son père, immatriculé aux Bahamas.

Le Premier ministre britannique a fait ces déclarations après plusieurs jours de pression. "Avec Samantha (son épouse), nous possédions 5000 actions dans le Blairmore Investment Trust que nous avons vendues en janvier 2010 pour environ 30'000 livres" (40'300 francs) dans la perspective où il allait devenir Premier ministre, a-t-il déclaré.

David Cameron a insisté sur le fait qu'il avait payé des impôts au Royaume-Uni sur les dividendes encaissées et qu'il n'y avait rien eu d'illégal dans sa démarche. "Je n'ai honnêtement rien à cacher. Je suis fier de mon père et de ce qu'il a accompli, de l'entreprise qu'il a montée et tout le reste. Je ne peux supporter que son nom soit traîné dans la boue", a-t-il ajouté.

>> Les aveux de David Cameron :

David Cameron admet avoir détenu des parts dans un fonds aux Bahamas
David Cameron admet avoir détenu des parts dans un fonds aux Bahamas / L'actu en vidéo / 24 sec. / le 7 avril 2016

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Une démission peu probable

Selon les observateurs de la vie politique à Londres, une démission de David Cameron suite à ces révélations semble toutefois improbable. Le correspondant du Monde souligne ainsi "le caractère non illégal et relativement courant des pratiques mises à jour", ce qui explique que l'opposition reste mesurée dans ses critiques.

L'ancien ministre des Affaires étrangères Denis MacShane estime aussi que Cameron ne va pas démissionner, mais que cette affaire pourrait peser sur le vote sur le Brexit.

D'autres éditorialistes partagent d'ailleurs cet avis. Celui du Guardian estime que le Premier ministre va "probablement s'en sortir": "Il joue bien avec les médias et il a le bon sens d'en dire juste assez pour satisfaire la population sans admettre quoi que ce soit de trop incriminant."