Désignée première dame à 19 ans, battue de peu lors de la précédente élection de 2011, Keiko, la fille d'Alberto Fujimori, ex-président péruvien détenu pour crime contre l'humanité, veut prendre sa revanche et s'imposer à la tête du Pérou, grâce et malgré son nom.
Car cette "fille de" porte son patronyme comme une croix. Alberto Fujimori, le chef de l'Etat péruvien de 1990 à 2000, a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre le Sentier Lumineux.
Redorer le blason Fujimori
Mais c'est aussi la force de Keiko, 40 ans. Au Pérou, ce nom est toujours synonyme d'autorité et de bien-être économique auprès d'une partie de l'électorat appelé à voter dimanche pour le premier tour de la présidentielle.
Depuis son retour en politique en 2006, l'aînée de la fratrie Fujimori s'est efforcée de laver l'honneur de sa famille, également entaché par des affaires de corruption et de détournement de fonds.
afp/br
Nouvelle loi électorale
Une nouvelle législation permet de disqualifier des candidats jusqu'au dernier moment. Elle interdit, sous peine d'exclusion, la distribution d'argent ou de cadeaux durant la campagne. Pour ouvrir une enquête, une simple plainte suffit. Des 19 candidats inscrits au départ, 9 ont déjà été mis hors-jeu ou ont renoncé.
Cette loi, conçue à l'origine pour combattre la corruption et l'achat de voix, est contestée par certains juristes et spécialistes électoraux car elle laisse la possibilité d'éliminer des candidats jusqu'au jour-même du vote, faisant régner l'incertitude.