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La candidate de droite Keiko Fujimori en tête du premier tour au Pérou

Keiko Fujimori, en tête du premier tour de la présidentielle péruvienne, à Lima, le 10 avril 2016.
Keiko Fujimori, en tête du premier tour de la présidentielle péruvienne, à Lima, le 10 avril 2016.
La fille de l'ex-président Fujimori, dont le nom suscite autant la haine que l'admiration au Pérou, est arrivée en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec 38,04% des voix, selon des résultats partiels.

"Le Pérou veut la réconciliation et ne veut plus de conflits. Nous représentons la voix des Péruviens qui veulent une présence de l'Etat", a déclaré à son local de campagne Keiko Fujimori, la fille de l'ancien président Alberto Fujimori, emprisonné pour violation des droits de l'homme et corruption.

Favorite depuis des mois et misant sur un ambitieux plan sécuritaire, cette candidate de droite de 40 ans devrait affronter au second tour l'économiste Pedro Pablo Kuczynski. L'ancien banquier de Wall Street de 77 ans, un temps au coude-à-coude avec la jeune parlementaire de gauche Veronika Mendoza, a raflé 24% des voix, selon les premières estimations officielles, basées sur le dépouillement de 40% des résultats.

Un seul mandat

Sept autres candidats étaient encore en lice pour succéder à Ollanta Humala, qui ne pouvait pas se représenter après avoir effectué le seul mandat de cinq ans permis par la constitution. Le second tour de l'élection est prévu le 5 juin.

ats/fme

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Reconnu coupable de deux massacres

Son père Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, est salué par une partie de la population comme l'homme ayant combattu avec succès la guérilla maoïste du Sentier lumineux. Mais il purge désormais une peine de 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre cette guérilla.

Le bilan de l'ex-mandataire de 77 ans, également reconnu coupable de corruption, continue de diviser les Péruviens et son ombre plane sur la trajectoire de sa fille, à la fois avantagée et desservie par son patronyme.

Une campagne atypique

La campagne, atypique, a été marquée par l'application d'une nouvelle loi interdisant, sous peine d'exclusion, la distribution d'argent ou de cadeaux, suscitant de nombreuses critiques. Des 19 candidats inscrits au départ, neuf ont déjà été mis hors jeu ou ont renoncé.

Le vainqueur du scrutin, qui prendra les rênes du pays à partir du 28 juillet, devra faire face à de nombreux défis. Champion de la croissance en Amérique latine grâce à sa richesse en ressources naturelles (minerais), le Pérou connaît un net ralentissement économique, avec une prévision de croissance pour 2016 de 3%, et souffre d'une pauvreté endémique. C'est aussi l'un des premiers producteurs au monde de cocaïne.