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Les Syriens se rendent aux urnes pour réélire leur Parlement

Syrie: les autorités de Damas organisent des élections parlementaires
Les autorités syriennes organisent des élections parlementaires / 12h45 / 2 min. / le 13 avril 2016
Les bureaux de vote pour les élections législatives organisées par le régime syrien ont ouvert mercredi. Le pays connaît une flambée de violence, alors que les pourparlers de paix reprennent à Genève.

Dans les régions sous contrôle gouvernemental, soit un tiers du territoire où vit environ 60% de la population, les bureaux de vote ont ouvert à 7h pour une durée de 12 heures. Sauf si la commission électorale décide "en raison de l'affluence" de prolonger l'ouverture.

Pour ce second scrutin depuis le début de la guerre en 2011, 11'341 candidats âgés de plus de 25 ans avaient décidé au départ de briguer les 250 sièges. En fin de course, il n'en reste plus que 3500. Les autres se sont retirés "estimant n'avoir aucune chance de l'emporter", selon le président du Comité juridique suprême des élections.

"Simulacre d'élections""

Ces élections sont jugées "illégitimes" par les opposants de l'intérieur comme de l'extérieur, et par les pays occidentaux. La France, notamment, a dénoncé "le simulacre d'élections" législatives organisé par le régime syrien dans les régions qu'il contrôle, tandis que la Russie, grand allié du régime, les juge "conformes à la Constitution syrienne actuelle". L'ONU plaide de son côté pour la tenue d'élections générales courant 2017.

Les élections législatives "auront lieu partout sauf dans les provinces de Raqa et Idleb", aux mains de l'EI et du Front Al-Nosra, ainsi que "dans les régions qui connaissent des problèmes de sécurité", selon la commission électorale. Celle-ci fait référence aux zones tenues par les rebelles.

Le résultat des élections devrait être semblable à celui du scrutin de mai 2012, selon les experts. Pour la première fois, plusieurs partis avaient été autorisés à y participer, mais le Baas, avait obtenu la majorité des 250 députés élus pour un mandat de quatre ans.

ats/fme

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Reprise des pourparlers à Genève

Le scrutin coïncide avec l'ouverture de la seconde session de négociations indirectes entre le régime et l'opposition, sous la houlette de l'ONU à Genève.

Ce nouveau cycle, qui devrait durer une dizaine de jours, intervient trois semaines après un premier round n'ayant pas permis d'avancée majeure.

Le fossé reste énorme entre régime et opposition sur la question de la transition politique car l'opposition réclame la création d'un corps exécutif doté de tous les pouvoirs mais dont serait exclu le président Assad. Le régime exige quant à lui un gouvernement élargi à des membres de l'opposition et sous la présidence d'Assad.

Le pays en proie à une guerre complexe

La Syrie risque par ailleurs de replonger dans une guerre complexe opposant le régime, les rebelles modérés et islamistes ainsi que les deux frères ennemis du djihadisme, le groupe État islamique et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.

Dans la province septentrionale d'Alep, qui fut la plus riche du pays avant le début de la crise en mars 2011, les combats font rage sur plusieurs fronts le long de l'autoroute Alep-Damas. S'y opposent les troupes du régime et ses alliés comme la Russie d'une part et les djihadistes d'Al-Qaïda et des alliés rebelles d'autre part. Dans le camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de la capitale, l'EI et Al-Nosra se livrent une guerre sans merci.