Staffan de Mistura et les représentants du Haut Comité des négociations (HCN), principale émanation de l'opposition, sont apparus devant la presse le visage fermé, alors que l'accord de "cessation des hostilités" entré en vigueur le 27 février menace de s'effondrer complètement.
L'émissaire de l'ONU a néanmoins voulu faire contre mauvaise fortune bon coeur. "En dépit de plusieurs incidents graves, la cessation des hostilités tient toujours, surtout si on compare avec la situation passée", a-t-il dit.
"C'est pourquoi ce serait peut-être le bon moment, pour ceux qui ont soutenu et encouragé la cessation des hostilités, de réaffirmer leur foi et leur détermination à la préserver", a ajouté Staffan de Mistura.
Départ d'Assad toujours exigé
Le chef de la délégation du HCN, Asaad al Zoubi, s'est montré plus sombre, évoquant plus de 2000 violations de la trêve par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés, ainsi que le largage sur les zones insurgées de 420 barils d'explosifs, des bombes particulièrement peu précises, pendant le seul mois de mars.
"Assad est le mal qui a frappé la Syrie, qui a forcé des millions de personnes à fuir leur domicile, qui a emprisonné des milliers de personnes", a poursuivi Asaad al Zoubi. "Le seul moyen de guérir pour les Syriens est qu'Assad et les autres personnages emblématiques du régime partent."
Damas et ses alliés russe et iranien accusent de leur côté les rebelles d'être responsables de la plupart des violations du cessez-le-feu, qui n'inclut pas l'organisation Etat islamique et le Front al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda.
Les élections, "une farce"
La délégation du gouvernement, qui organisait ce mercredi dans les zones qu'il contrôle des élections législatives décriées par l'opposition, est attendue vendredi à Genève. Interrogé sur le scrutin législatif organisé mercredi en Syrie, le chef de la délégation du HCN l'a qualifié de "farce".
Seul un tiers du territoire syrien, contrôlé par le régime et où vit environ 60% de la population, était concerné par ces législatives. Il s'agit du deuxième scrutin depuis le début de la guerre en 2011.
reuters/afp/mre