"Pour le moment, nous n'avons pas d'éléments probants qui nous permettent de prendre une quelconque décision" contre le cabinet d'avocats Mossack Fonseca ni contre ses dirigeants et employés, a déclaré le procureur à la presse, au pied des locaux de Mossack Fonseca.
Selon lui, l'investigation s'avère compliquée, Mossack Fonseca archivant ses documents sous forme numérique, et non physique, dans plus d'une centaine de serveurs différents.
Des documents numériques en quantité ont été saisis en vue de "prendre une décision ultérieure". "Nous n'avons pas ordonné de gel des comptes pour le moment", a conclu le procureur, précisant que personne n'avait été arrêté.
Mossack Fonseca dit vouloir coopérer
Le cabinet Mossack Fonseca a de son côté fait savoir qu'il estimait avoir respecté la loi et que toutes ses opérations étaient légales. "Comme nous l'avons toujours fait en près de 40 ans d'activité, nous sommes prêts, désireux et impatients de coopérer à nouveau avec les autorités sur leurs dernières investigations pour parvenir à une juste conclusion", déclare un communiqué publié après la perquisition.
Des dizaines de personnes ont par ailleurs manifesté en bas de l'immeuble principal du cabinet dans la capitale panaméenne, brandissant des pancartes demandant la "prison pour les corrompus" et la fin "des sociétés anonymes".
agences/boi
Une enquête européenne
Le Parlement européen va créer une commission d'enquête sur les implications dans l'UE des révélations des "Panama Papers", a indiqué Philippe Lamberts, président du groupe Verts-ALE. "Nous avons un accord de principe", a ajouté l'eurodéputé belge.
Les présidents des groupes parlementaires ont soutenu à l'unanimité la création d'une commission d'enquête, selon un communiqué du Parlement. Reste désormais à s'entendre sur son mandat qui sera défini ultérieurement
Un système financier opaque
Le système financier panaméen fait l'objet de sévères critiques depuis la fuite des "Panama Papers" qui a révélé comment Mossack Fonseca créait des sociétés offshore.
Plus de 214'000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires, selon les révélations du consortium d'investigation regroupant des journalistes dans 77 pays.
Les documents ont révélé que des dirigeants politiques et des chefs d'entreprises de divers pays avaient fait appel à ses services pour créer des sociétés dans des paradis fiscaux.