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Le Brexit coûterait 5875 francs par an aux ménages britanniques

George Osborne chiffre les coûts d'un Brexit. [AP Photo/Jose Luis Magana]
George Osborne, le ministre des Finances, chiffre les coûts d'un Brexit. - [AP Photo/Jose Luis Magana]
Une sortie de l'Union européenne rendrait la Grande-Bretagne plus pauvre de manière durable, selon le gouvernement britannique, qui chiffre le coût d'un Brexit à 4300 livres (5875 francs) par an et par famille d'ici 2030.

Le Trésor britannique a dévoilé lundi une analyse de 200 pages présentant les coûts et les avantages de l'adhésion au bloc européen. Et la presse britannique a dans le même temps relayé les propos du ministre des Finances George Osborne dans le Times: "La conclusion est claire: pour l'économie britannique et les familles, quitter l'UE équivaudrait à s'automutiler".

Selon le ministre, un Brexit signifierait un PIB moins élevé de 6% d'ici à 2030: "Il y aurait moins de commerce, moins d'investissement et moins d'affaires. Quitter l'UE, et le Royaume-Uni serait appauvri pour toujours. Les familles britanniques seraient plus pauvres de façon permanente aussi."

D'intenses négociations en vue

En cas de oui le 23 juin s'ouvrirait une période d'intenses négociations entre Londres et Bruxelles pour définir les contours des nouvelles relations entre le Royaume-Uni et l'UE en termes économique, commercial et de circulation des personnes, entre autres.

Les experts du Trésor ont étudié plusieurs pistes possibles de renégociation, parmi lesquelles George Osborne a distingué le scénario à la "canadienne", dans lequel son pays négocierait avec l'UE un accord de libre-échange similaire à celui liant le Canada au bloc européen, qualifié de scénario le plus plausible par le ministre.

Dans ce cas-là, chaque foyer britannique perdrait environ 4300 livres de revenus par an (5875 francs), a avancé le ministre en s'appuyant sur les conclusions de l'étude.

Une conspiration dénoncée

Avant même sa publication officielle, ce rapport a suscité les hauts cris des partisans d'un "Brexit": "Ils avancent toujours les chiffres négatifs sur le Brexit et jamais les positifs parce que cela fait partie de leur conspiration (qui consiste) à nous maintenir de force dans l'UE", a commenté sur la BBC le député eurosceptique et ancien ministre John Redwood.

Comme lui, de nombreux responsables du Parti conservateur, dont le turbulent maire de Londres Boris Johnson, font ouvertement campagne pour un départ d'une Union européenne accusée de générer un trop-plein de bureaucratie nuisible à la croissance et d'alimenter un flot incontrôlable d'immigration.

Dans le Daily Telegraph, le maire eurosceptique de Londres Boris Johnson s'en prend "aux suspects habituels" qui tentent de convaincre les Britanniques "d'accepter, au nom de la prospérité économique, la perte exponentielle de notre souveraineté démocratique".

Et de fustiger "les hommes de Davos, le genre de personnes dont les billets d'avion en première classe sont financés par le contribuable, tous les lobbyistes, les chargés d'affaire des grandes entreprises" qui prédisent le pire en cas de Brexit.

afp/boi

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Deux campagnes au coude à coude

Le vote pour ou contre le maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne aura lieu le 23 juin. La campagne a démarré vendredi, avec deux campagnes officielles qui s'opposent: "Vote Leave", le camp officiel en faveur du Brexit, face à "The In Campaign" pro-UE.

Le Premier ministre David Cameron mène le camp du maintien dans le bloc des 28 en défendant le "statut spécial" du Royaume-Uni au sein de l'UE, alors que le camp favorable au Brexit est emmené par le populaire maire de Londres Boris Johnson.

La semaine dernière, un sondage donnait les partisans et les adversaires du Brexit à égalité, à 39% des intentions de vote. Les indécis représentaient 17% et les abstentionnistes 5%.