Le chef de la délégation du gouvernement syrien aux négociations de Genève a déclaré mardi matin que le sort du président Bachar al-Assad ne pouvait pas être discuté dans le processus sous médiation des Nations unies.
Bachar Djaafari a ajouté que l'objectif poursuivi par Damas à Genève était de parvenir à un gouvernement élargi sous la présidence d'Assad qui maintiendrait les institutions actuelles du pays.
Participation de l'opposition ajournée
Le Haut comité des négociations (HCN) de l'opposition syrienne a de son côté annoncé lundi soir qu'il ajournait sa participation aux négociations de Genève, fragilisées par la dégradation des conditions sur le terrain, sans pour autant la suspendre ou y mettre fin.
Mardi, Riad Hidjab, principal coordinateur du HCN, a annoncé qu'il allait quitter Genève dans la journée. Il estime qu'il n'y a plus de trêve en Syrie et qu'il ne peut pas négocier tant que le peuple syrien souffre.
L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, se donne la semaine pour poursuivre ses discussions avec toutes les parties impliquées et fera le point vendredi.
Combats et morts sur le terrain
Au moins 44 civils ont été tués mardi dans des frappes, vraisemblablement de l'armée de l'air syrienne, sur des marchés dans la province syrienne d'Idleb (nord-ouest), bastion de la branche d'Al-Qaïda, selon une ONG.
ats/sbad/olhor
Téléphone Poutine - Obama
Lors d'une conversation téléphonique lundi, les présidents russe Vladimir Poutine et américain Barack Obama - les véritables parrains des pourparlers de Genève - se sont mis d'accord pour renforcer le cessez-le-feu en Syrie et l'aide humanitaire.
"Les dirigeants ont discuté en détail de la situation en Syrie, confirmant notamment leur intention de faciliter le renforcement du cessez-le-feu, fruit d'une initiative russo-américaine, dans ce pays, ainsi que l'accès de l'aide humanitaire", précise le Kremlin.
Le président Poutine a également appelé les rebelles "modérés" à se démarquer du groupe Etat islamique et des djihadistes du Front Al-Nosra et à la fermeture de la frontière entre la Syrie et la Turquie d'où selon lui se poursuit "la fourniture d'armes pour les extrémistes".
Trêve toujours plus fragile
Le coordinateur de l'opposition, Riad Hijab, avait déclaré lundi qu'il était "inacceptable" de poursuivre les négociations, alors que le régime de Bachar al-Assad continuait de "bombarder et d'affamer les civils" en menant une offensive militaire contre la région d'Alep, en dépit de la trêve.
Evoquant la situation militaire et humanitaire en Syrie, M. De Mistura a estimé que la trêve imposée le 27 février "tient toujours dans beaucoup de régions". "Mais l'intensification des combats est inquiétante (..) et l'accès humanitaire est également trop lent", a-t-il déploré.
Les combats et les bombardements s'intensifient, surtout dans la métropole septentrionale d'Alep et sa province. Dix groupes rebelles, principalement islamistes, ont annoncé lundi qu'ils mettaient en place une riposte coordonnée.