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L'ONU veut privilégier la prévention et le traitement en matière de drogue

Un échange de nouvelle seringues dans un local d'injections pour toxicomanes à Bienne, en Suisse.
Un échange de nouvelle seringues dans un local d'injections pour toxicomanes à Bienne, en Suisse.
Les pays membres de l'ONU ont adopté mardi de nouvelles recommandations pour lutter contre la drogue qui mettent davantage l'accent sur la prévention et le traitement plutôt que la répression.

Ce document de 27 pages a été présenté lors d'une session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU, la première du genre depuis 1998.

Le directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a préconisé "d'élargir les politiques de lutte contre la drogue qui se concentrent presque exclusivement sur l'application de la justice criminelle, en adoptant une approche de santé publique".

Elle a cité en exemple Hong Kong qui a instauré des programmes de substitution utilisant la méthadone pour réduire la petite criminalité.

La production n'a pas ralenti

Les présidents du Guatemala et du Mexique - parmi les pays les plus touchés par ce fléau avec la Colombie - sont allés dans le même sens.

Pour le président mexicain Enrique Pena Nieto, "la prétendue guerre contre la drogue qui a commencé dans les années 1970 n'a pas réussi à ralentir la production, ni le trafic qui reste une des activités criminelles les plus lucratives, ni la consommation de drogue".

afp/olhor

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La Suisse défend la politique des "quatre piliers"

"L'humain et non la drogue doit être placé au centre de la réflexion actuelle", a défendu mardi Alain Berset à New York lors de la session extraordinaire de l'ONU consacrée aux stupéfiants. La Suisse défend son approche dite des "quatre piliers".



La répression et la promotion de l'abstinence ne suffisent pas pour résoudre le problème, a déclaré le chef du Département fédéral de l'intérieur, à la tête de la délégation suisse. Des mesures doivent être trouvées afin de réduire les conséquences humaines et sociales néfastes pour les toxicomanes.

Les personnes dépendantes doivent pouvoir avoir accès à la fois à des médicaments adéquats, mais également à une thérapie, a poursuivi le Fribourgeois.

Quelque 27 millions de dépendants

Selon l'OMS, quelque 27 millions de personnes dans le monde sont dépendantes de la drogue et plus de 400'000 en meurent chaque année. La consommation de drogue par injection contribue à 30% des nouvelles infections par le virus du sida en dehors de l'Afrique et propage les hépatites B et C.