Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 44 civils ont été tués mardi dans des frappes vraisemblablement menées par l'aviation syrienne sur deux marchés dans la province d'Idleb, contrôlée par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui est exclu, comme le groupe Etat islamique (EI), de la trêve entrée en vigueur fin février entre régime et rebelles.
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Réagissant à ces attaques, parmi les plus sanglantes depuis le début du cessez-le-feu, l'opposition syrienne, rassemblée au sein du Haut comité des négociations (HCN), a condamné des "massacres". "Viser des marchés populaires bondés de civils représente une escalade dangereuse", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Pourparlers suspendus
Il s'agit d'une "preuve supplémentaire du bien-fondé (...) du choix du HCN de suspendre sa participation aux pourparlers" de Genève, a-t-elle ajouté.
Les principaux responsables de l'opposition ont commencé à quitter Genève en ne laissant sur place qu'une équipe "technique", a annoncé mardi le coordinateur général du HCN, Riad Hijab. "Certains collègues du HCN sont partis hier, d'autres partent aujourd'hui ou vont quitter Genève d'ici à vendredi", a-t-il précisé.
Le deuxième round de négociations, qui a débuté le 13 avril, devrait en principe s'achever vendredi.
L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura doit s'entretenir mercredi avec la délégation du régime à Genève.
afp/jgal
Le Russe Sergueï Lavrov fustige "un comportement capricieux"
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part fustigé le comportement "capricieux" du HCN, estimant que les négociations n'étaient "pas gelées" malgré le départ de représentants de l'opposition.
"Il y a (...) des protagonistes sur la scène internationale qui rêvent de renverser le régime par la force, qui font tout, y compris en sapant les négociations de Genève. Il me semble que les Etats-Unis et la France sont résolument opposés à ces tentatives", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue français Jean-Marc Ayrault.
Pour la diplomatie américaine, les négociations ne sont pas mortes
La diplomatie américaine a quant à elle jugé que les négociations de paix intersyriennes n'étaient pas mortes et vanté une baisse de 70% des violences en Syrie, malgré le blocage manifeste des pourparlers à Genève et les massacres sur des marchés imputés au régime de Damas.
En cinq ans, la guerre en Syrie a fait plus de 270'000 morts et obligé plus de la moitié de la population à quitter ses foyers, plusieurs millions de Syriens se réfugiant à l'étranger.