Syngenta rachetée par Chemchina, l’avenir des OGM se joue en Chine

Les signataires de la lettre dénoncent les dangers des organismes génétiquement modifiés (OGM) et des pesticides vendus par la firme bâloise. Le document - rendu public lors de la visite du président de la Confédération Johann Schneider-Ammann au début du mois - est signé par un ancien ministre chinois, ainsi que d’autres personnalités influentes.

"Les pesticides, les herbicides, les graines OGM, toute cette série de  produits et technologies de Syngenta sont dommageables pour une agriculture durable. Non seulement pour la Chine, mais pour le monde entier", dénonce Chen I-Wan, l'un des rédacteurs de la lettre et petit-fils de ministre des Affaires étrangères chinois. Devenu citoyen britannique, il peut parler plus librement.

Avec ce rachat, la loi pourrait changer

La Chine importe des produits génétiquement modifiés, mais la loi chinoise, sauf pour de rares exceptions, n’autorise pas  la culture d’OGM. L'acquisition de Syngenta par ChemChina devrait faire évoluer la pratique, c'est sans doute en Chine que se joue l’avenir des OGM.

"Si  la Chine change sa position et stoppe graduellement l’importation des produits génétiquement modifiés, ça va drastiquement changer la situation mondiale. Cette lettre va être envoyée à davantage d’officiels chinois. Il y a aussi de plus en plus d’actions organisées, je pense que dans les prochaines semaines, vous verrez certaines de ces actions…" Les signataires évoquent des manifestations.

Le rachat de Syngenta pourrait dès lors prendre un tournant politique en Chine, débouchant sur une répression ou sur un large débat public, que les dirigeants chinois ne pourront peut-être pas occulter.

Raphaël Grand/lgr