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Andreas Gross: "L’islam n’est pas incompatible avec la démocratie"

Andreas Gross, conseiller national socialiste zurichois. [Peter Klaunzer]
Andreas Gross: "L’islam n’est pas incompatible avec la démocratie" / Forum / 1 min. / le 24 avril 2016
L’Union européenne aurait tout à gagner à une adhésion de la Turquie, estime Andreas Gross dans l'émission Forum. Mais l'ancien conseiller national socialiste reconnaît que la démocratie est en régression dans ce pays.

Andreas Gross partage les conclusions du rapport rendu à la mi-avril par les députés européens à propos de la Turquie. Un rapport qui condamne notamment la régression de l’indépendance du pouvoir judiciaire, de la liberté d’expression et du respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit

Mais pour le politologue, spécialiste de la Turquie, les députés européens ont beau jeu de critiquer Ankara alors que l’Europe s’est mise en situation de dépendance face à ce pays en lui confiant la prise en charge de réfugiés. "Si tout ce qui est écrit dans ce rapport est vrai, alors il ne fallait pas confier à la Turquie le destin de millions de réfugiés."

"Trop facile de parler d’un dictateur"

La démocratie est un processus, estime l'ancien membre du Conseil de l'Europe, qui, en cette qualité, a été observateur de toutes les élections en Turquie depuis 2002 jusqu'en novembre dernier.

Et si de nombreux facteurs de la démocratie sont en régression, d’autres subsistent comme la Cour constitutionnelle. Raison pour laquelle il est trop facile, selon le socialiste zurichois, de traiter le président turc Recep Tayyip Erdogan de dictateur.

"Un gain pour tout le monde"

D’après Andreas Gross, l’Europe aurait tout à gagner à ce que la Turquie adhère à l’Union européenne. En contrepartie de l’accord migratoire signé par les deux parties, Bruxelles a en effet accepté de rouvrir les négociations en vue d’une adhésion, au point mort depuis 2006.

"Ce serait un gain pour tout le monde. Ce serait la garantie d’une plus grande stabilité, de la paix et de la démocratie", au-delà des frontières de l'Europe actuelle, affirme le politologue.

"Dans chaque religion, il y a l’idée de paix"

Pour ce théoricien de la démocratie, même si la Turquie devait devenir une république islamique, une adhésion à l’UE resterait tout à fait possible. "C’est une république. Dans chaque religion, il y a l’idée de la paix, et la paix, c’est la dignité."

La dignité impose d'ailleurs que l’on respecte celui qui est croyant, relève Andreas Gross. "Le problème, c’est le fondamentalisme, mais il existe des fondamentalismes catholiques, protestants. Ce n’est pas uniquement lié à l’islam."

Le Zurichois juge enfin qu'il ne faut pas avoir peur d’accueillir davantage de musulmans. Selon lui, l’Europe peut intégrer la diversité, dans le respect de nos constitutions.

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Céline Fontannaz/dk

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