La tête de la victime a été retrouvée lundi devant une mairie de Jolo, île montagneuse recouverte de jungle de l'extrême sud des Philippines, et place forte du groupe islamiste.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et les autorités philippines ont précisé que la victime était John Ridsdel, un retraité enlevé voici 7 mois en compagnie d'un autre Canadien, d'un Norvégien et d'une Philippine.
Justin Trudeau a promis de travailler avec Manille et "des partenaires internationaux pour trouver les auteurs de ces actes haineux et les traduire en justice".
Justin Trudeau promet de trouver les auteurs
Rançon de plus de 6 millions exigée au 25 avril
Les quatre otages avaient été enlevés le 21 septembre à bord d'un yacht dans la marina d'un complexe hôtelier près de Mindanao.
Dans une vidéo récente, l'otage expliquait qu'il serait tué le 25 avril si une rançon de 6,4 millions de dollars n'était pas versée.
Quelques heures après l'expiration de l'ultimatum, la police a annoncé que deux personnes roulant en moto avaient jeté la tête devant un bâtiment public de Jolo.
afp/sbad
Forte rançon exigée
Le groupe Abou Sayyaf, estimé à quelques centaines de combattants, s'est fait depuis plus de 20 ans une spécialité lucrative des enlèvements contre rançon.
Six semaines après les enlèvements des quatre otages, les ravisseurs avaient publié une vidéo de ceux-ci, réclamant 21 millions de dollars pour la libération de chaque otage.
Ils avaient été contraints de plaider pour leur vie devant la caméra. Dans des vidéos ultérieures, ils avaient l'air de plus en plus émaciés.
D'après les autorités, le groupe, qui a récemment prêté allégeance à l'Etat islamique, détient encore plus de 20 otages étrangers, dont 18 matelots indonésiens et malaisiens enlevés récemment près du sud de l'archipel.
Ancien journaliste
John Ridsdel, 68 ans, était un proche de Bob Rae, ancien chef du Parti libéral canadien. Après une carrière de journaliste, M. Ridsdel exerçait encore en tant que consultant pour le groupe canadien TVI Pacific, qui exploite notamment un gisement d'argent et d'or aux Philippines.
Alors que l'incertitude plane sur le sort des autres otages, Justin Trudeau a averti que son gouvernement "ne communiquerait aucune information pouvant compromettre les efforts en cours" pour libérer le Canadien toujours détenu.
Dans l'archipel, les forces de sécurité ont annoncé la mise en place de barrages à Jolo.
Le 9 avril, 18 soldats philippins avaient été tués lors d'affrontements sur Basilan, île voisine de Jolo qui est également un repaire d'Abou Sayyaf.