"La logique de la construction de barrières est inacceptable", a commenté jeudi sur une chaîne de télévision Angelino Alfano qui a rencontré son homologue autrichien Wolfgang Sobotka dans la journée à Rome. "C'est contre la logique, contre l'Histoire et aussi contre le bon sens de fermer le col du Brenner", poursuit-il.
A l'issue de la rencontre, le ministre italien de l'Intérieur a précisé "qu'il y aura encore des activités préparatoires au cas où un flux extraordinaire devait arriver en Autriche. Mais l'Italie ne se laissera pas effrayer par un grillage et nous prouverons que c'est de l'argent gaspillé".
"Il n'y aura pas de mur, il n'y aura pas de barrière", a martelé pour sa part Wolfgang Sobotka lors d'une conférence de presse distincte après l'entretien à Rome. Mais "vu qu'il n'y a pas de plan européen, nous devons nous préparer à prendre des mesures" en cas de nouvelle vague migratoire exceptionnelle.
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Barrière de 370 mètres long
L'Autriche a annoncé mercredi son projet de construire une barrière de 370 mètres de long au col alpin du Brenner, seul point de transit routier accessible pour les poids lourds entre les deux pays. Quelque 2'500 camions et 15'000 voitures transitent en moyenne chaque jour.
Située au croisement des deux routes migratoires en Europe - via les Balkans et via l'Italie - l'Autriche a vu transiter des centaines de milliers de réfugiés en 2015.
agences/ypf
"Etat d'urgence" migratoire
Le Parlement autrichien a adopté mercredi une loi qui prévoit la possibilité de décréter un "état d'urgence" migratoire supprimant quasiment le droit d'asile dans ce pays qui a accueilli 90'000 réfugiés en 2015.
Ce texte, l'un des plus restrictifs d'Europe et qui n'a d'équivalent qu'en Hongrie, permettra dans certaines circonstances de bloquer les migrants aux frontières sans même leur accorder la possibilité de formuler une demande d'asile.