C'est la première fois depuis 2004 que l'assemblée ne sera plus dominée par les conservateurs et que les deux grandes tendances politiques iraniennes seront représentées de manière à peu près égale.
Sur 68 sièges qui étaient en jeu lors du second tour des législatives qui s'est tenu vendredi, la liste "Espoir" des réformateurs et modérés en remporte 38, contre 18 aux conservateurs et 12 à des indépendants.
En ajoutant ces sièges aux 95 remportés par les candidats de la liste "Espoir" au premier tour du 26 février, les pro-Rohani auront, avec au moins 131 sièges, le groupe le plus important au Parlement de 290 députés. Mais ils ne parviennent pas à la majorité de 146 voix.
124 sièges pour les conservateurs
Les conservateurs, ou proches, et les indépendants suivront avec respectivement 125 et 26 députés.
Cinq représentants des minorités religieuses (juifs, arméniens, assyriens et zoroastriens) ont été élus dès le premier tour et l'élection d'une députée réformatrice a été invalidée à Ispahan (centre).
Des pouvoirs limités
Les pouvoirs du Parlement sont limités par rapport à d'autres institutions du régime iranien comme le Conseil des gardiens de la constitution, en partie composé de religieux nommés par le guide suprême, Ali Khamenei.
Mais, à un an de l'élection présidentielle à laquelle Hassan Rohani devrait se représenter pour un second mandat de quatre ans, ces résultats n'en représentent pas moins une victoire personnelle pour le président.
Depuis 2013, il a mené une politique de rapprochement avec l'Occident qui a culminé avec la conclusion, en juillet 2015, d'un accord historique sur le programme nucléaire iranien avec les grandes puissances.
Des conservateurs plus conciliants
Il faudra attendre la position des députés indépendants pour savoir si les alliés du président Rohani obtiennent la majorité de 146 sièges au Parlement.
Mais même s'ils n'y parviennent pas, les réformateurs et modérés pourront compter sur des conservateurs pragmatiques plus conciliants, les plus radicaux d'entre eux, opposés à la politique d'ouverture du président, ayant été éliminés dès le premier tour.
La précédente assemblée était largement dominée par les conservateurs avec plus de 200 élus.
afp/tmun
Dix-sept femmes au sein de l'assemblée
Quatre femmes ont été élues au second tour, portant à 17 le nombre de députées, dont quinze réformatrices, qui vont siéger au Parlement, contre neuf, toutes conservatrices, dans la précédente assemblée.
C'est la première fois depuis la révolution islamique de 1979 que le Parlement comptera autant d'élues.