Michel Neyret, ancien numéro 2 de la Police judiciaire (PJ) de Lyon, qui dirigea durant 20 ans la prestigieuse brigade antigang local, est également soupçonné de s'être procuré ou d'avoir tenté de se procurer du cannabis provenant de saisies pour rétribuer des informateurs.
"Indics"
La question des relations ambiguës entre policiers et indicateurs est au centre des débats, Michel Neyret ayant justifié ses pratiques par le souci "d'obtenir des résultats (grâce) à une politique offensive de recueil de renseignements qui sous-tendait l'existence d'informateurs de haut niveau".
De fait, pendant ses trente-deux ans de carrière, le policier, adulé de ses équipes et de ses supérieurs, a multiplié les performances dans des enquêtes sensibles visant des braqueurs, trafiquants de drogue ou terroristes qui ont bâti sa légende et lui ont valu la Légion d'honneur, la plus haute distinction française.
Emprisonnement et révocation
"C'était un excellent flic pour ne pas dire un flic exceptionnel, ce qui s'est fait de mieux en tant que chef de brigade de recherche et d'intervention", a salué lundi sur une radio l'un de ses anciens patrons et ex-directeur central de la police judiciaire, Christian Lothion.
Michel Neyret avait été arrêté en septembre 2011 avec son épouse. Mis en examen pour corruption, il a été en prison pendant huit mois avant d'être révoqué de la police et mis à la retraite.
Poursuivi pour huit délits dont corruption, trafic d'influence passifs et détournement de scellés de stupéfiant, il encourt 10 ans de prison.
afp/gax
Ramifications suisses
Dans le cadre de l'enquête visant Michel Neyret, une commission rogatoire internationale avait été envoyée à la justice suisse pour savoir si le commissaire a pu recevoir des fonds sur un compte en Suisse, ce qu'il réfute.